Guadeloupe : grève à la plantation12/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2541.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guadeloupe : grève à la plantation

Les travailleurs agricoles de la plantation bananière Bois-Debout à Capesterre-Belle-Eau, en Guadeloupe, sont en grève depuis le 4 avril. Ils ont décidé lundi 10 avril de barrer la route nationale Pointe-à-Pitre – Basse-Terre pour se faire entendre. Ils réclament ce que le patron leur doit après sa condamnation.

Le 31 mars en effet, le tribunal des prud’hommes de Basse-Terre a condamné le patron de la plantation à payer à 63 salariés des rappels de salaire sur les cinq dernières années. Ces rappels correspondent au smic mensuel, à la prime de 13e mois et à la prime des 200 euros de l’accord Bino (obtenue lors de la grève générale 2009), que le patron refusait d’appliquer. En moyenne, l’entreprise devra verser 15 000 euros à chaque ouvrier.

En octobre 2014, les ouvriers s’étaient mobilisés pendant un mois et demi pour dénoncer leurs conditions de travail inhumaines. Dans la foulée, en janvier 2015, le propriétaire historique de la plantation, le gros béké Louis Dormoy, avait été condamné pour la mort d’un travailleur. D’ailleurs, Dormoy et sa famille ont dû quitter la direction de la plantation. En octobre 2016, le nouveau patron avait été condamné à payer des indemnités aux ouvriers agricoles qui s’étaient mis en droit de retrait en 2014 suite à de nombreux accidents de travail.

La direction fait courir le bruit aujourd’hui qu’elle n’ a pas les moyens de payer. Les travailleurs ont vérifié les comptes et savent que les fonds existent. Le patron fait aussi courir le bruit qu’il mettrait la plantation en liquidation judiciaire. Les travailleurs ont répondu alors qu’ils occuperaient les terres.

Les ouvriers de Bois-Debout se mobilisent depuis plusieurs années soutenus par la CGTG-banane. Ils ont fait plier une des plus grandes familles békées de la banane. Par leur lutte, ils ont obtenu que la justice leur donne raison. Souhaitons que leur combat inspire les travailleurs des autres plantations !

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