Bure : promesses enfuies, et même enfouies12/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2541.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bure : promesses enfuies, et même enfouies

Le tribunal administratif de Nancy a fini par annuler la vente par la commune de Mandre-en-Barrois, dans la Meuse, de 220 hectares d’une forêt à l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). C’est un succès pour les opposants à la création du centre d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo à Bure.

À sa création, en 1998, un simple laboratoire était annoncé à Bure, afin d’étudier la possibilité d’enfouir des déchets nucléaires ultimes, qu’on ne sait plus retraiter. De simple labo, en douce et au fil des ans, cela s’est transformé en un gigantesque projet Cigéo d’enfouissement de déchets nucléaires ultimes.

Piloté par l’Andra pour le compte d’EDF et d’Areva, il s’agit de construire un centre de stockage enterré à 500 mètres sous terre, comprenant 300 km de galeries pour enfouir des déchets ultimes d’une durée de vie de 300 000 ans maximum, en espérant que pendant tout ce temps ils resteront sagement dans leurs emballages.

Certes, il faut bien faire quelque chose des déchets nucléaires, même s’il aurait mieux valu se poser la question avant de se lancer dans la production d’électricité nucléaire à tout-va. Car dans cette affaire les pouvoirs publics, l’Andra et EDF ont menti sans vergogne, l’Andra distribuant de fortes compensations financières aux collectivités locales pour acheter leur accord, avec le soutien de l’ancien président de région et toujours sénateur de la Meuse, Gérard Longuet.

D’un coût de 15 milliards au départ, le montant du projet est aujourd’hui estimé à près de 40 milliards. La méfiance des opposants au projet est légitime. Comment faire confiance, alors que l’opacité règne depuis le début ? Comment faire confiance, dans une société capitaliste régie par le profit à court terme, pour un projet de si long terme ?

La décision de la création du laboratoire s’est faite sous la gauche plurielle de Jospin, ministres Verts compris. Elle s’est poursuivie sous la droite comme sous la gauche, la présence de ministres Verts n’ayant fait que rendre marrons les opposants écologistes locaux.

Aujourd’hui, le candidat du PS Benoît Hamon s’est engagé à stopper le projet Cigéo, s’il venait au pouvoir. Cela était dans la corbeille de mariage avec Les Verts de Jadot, qui a retiré sa candidature à la présidentielle. Et les chances de Hamon de figurer au second tour sont si minces que la promesse n’aura sans doute même pas besoin d’être enfouie !

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