Macron et Estrosi : qui se ressemble s’assemble05/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2540.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Macron et Estrosi : qui se ressemble s’assemble

Emmanuel Macron et Christian Estrosi ont soigneusement mis en scène leur rencontre à Marseille, samedi 1er avril. Même s’ils ont tenu à dire qu’il ne s’agissait, de la part d’Estrosi, que d’un « accueil républicain », leur poignée de main était bien un geste politique.

Dans la course engagée pour servir à la tête de l’État les intérêts du patronat, Macron se présente aux électeurs comme un candidat qui ne serait lié ni à la droite ni à la gauche. Il prétend ainsi s’exonérer du bilan de François Hollande, alors qu’en tant que secrétaire général adjoint de l’Élysée puis ministre de l’Économie il fut l’un des principaux artisans de sa politique antiouvrière.

Dans son opération de blanchiment politique, Macron se doit d’engranger des soutiens venant des deux camps, et le ralliement à sa candidature de Manuel Valls, après ceux de Jean-Yves Le Drian et de Bertrand Delanoë, faisait dangereusement pencher la balance du côté gauche. La rencontre avec Estrosi avait donc pour objet de rétablir l’équilibre et de ne pas prêter le flanc à l’accusation d’être « le candidat alternatif de la gauche », ainsi que le qualifie François Fillon.

Ni la personnalité d’Estrosi ni ses idées n’ont de quoi effaroucher Macron, ni d’ailleurs le PS. N’est-ce pas à ce parti qu’Estrosi doit son siège, le PS ayant retiré sa liste au second tour des dernières élections régionales et appelé à voter pour lui face à Marion Maréchal-Le Pen ? Estrosi s’était fait une spécialité de multiplier les déclarations contre les migrants, et il continue aujourd’hui en déclarant qu’il ne laissera pas s’installer dans sa région des centres d’accueil pour les immigrés, qualifiés de « mini-jungles de Calais ». Cela n’a pas empêché Macron d’accueillir ses déclarations d’amitié et de le saluer lors de son meeting à Marseille comme un « républicain qui a su arrêter le FN ».

Derrière l’image de nouveauté que veut se donner Macron, il y a simplement la continuation des politiques menées par la droite et la gauche dans tous les domaines depuis des décennies.

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