AR Carton – Cholet : la grève a payé05/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2540.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AR Carton – Cholet : la grève a payé

Spécialisée dans la fabrication de cartonnages pour les produits alimentaires, l’entreprise AR Carton à Cholet compte près de 200 salariés. En février, la direction avait annoncé une baisse de l’intéressement, qui tombait à 200 euros. Le syndicat CGT avait répliqué par une affiche où il était écrit que les travailleurs ne faisaient pas la mendicité et qu’ils n’étaient pas aux Restos du cœur.

Vexée, la direction a annoncé qu’elle retirait donc 25 euros sur la prime d’intéressement, pour les donner... aux Restos du cœur. C’était bien sûr une provocation. Puis, lors des négociations salariales, la direction a proposé une augmentation des salaires de 0,7 %, ce qui a été ressenti comme une nouvelle provocation.

Mercredi 22 mars, les travailleurs se sont donc mis en grève, avec occupation de l’usine. Ils étaient une centaine, soit la très large majorité des ouvriers de production. Les machines étaient à l’arrêt et les chefs avaient bien du mal à en mettre une en marche. Les blagues ont fusé sur le thème : « Ils n’ont jamais autant travaillé ! » Les jours suivant, la direction a proposé une augmentation de 1,2 %, mais la grève a continué.

Mardi 28 mars, le directeur général s’est déplacé sur le site de Cholet pour s’adresser aux grévistes. « C’est la catastrophe, nous allons perdre le marché de Danone », a-t-il prétendu. Il a alors mis sur la table une hausse des salaires de 1,2 % à partir de janvier 2017 et de 0,4 % en septembre 2017, le paiement d’une journée de grève et une prime de 100 euros. Puis les chefs se sont mêlés aux grévistes pour discuter par petits groupes et essayer de casser le mouvement.

Après un moment de flottement, une assemblée générale s’est réunie plus loin, où seule la présence des grévistes était autorisée. Une discussion s’est engagée sur la nécessité de rester soudés et de ne pas se laisser diviser, et aussi sur le fait que c’était à l’assemblée générale de prendre les décisions. Les grévistes ont alors décidé de voter pour une augmentation de 1,6 % dès le 1er janvier et la somme de 100 euros net par jour de grève – ce qu’ils ont obtenu dans la journée, à la suite d’une dernière entrevue avec le patron. De plus, les 25 euros ont été remis sur l’intéressement.

Les travailleurs d’AR Carton ressortent de cette semaine de lutte avec un sentiment de victoire. Ils ont gagné en confiance, en dignité, en solidarité. Les coups de klaxon n’ont pas manqué en quittant la zone industrielle. On peut même dire que 100 euros net par jour de grève, c’est une incitation à remettre le couvert !

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