Espagne : succès de la grève dans l’éducation16/03/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/03/2537.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : succès de la grève dans l’éducation

Le 9 mars, dans l’ensemble de l’Espagne, une vague de protestation s’est traduite par des manifestations très massives contre les mesures gouvernementales qui visent à restreindre pour la jeunesse issue des classes populaires l’accès à l’éducation, à la formation et a fortiori aux études supérieures. L’ampleur de ce mouvement ainsi que d’autres, sur les droits des femmes ou sur l’accueil des immigrés, est un encouragement pour tous ceux qui refusent la politique du gouvernement de droite. Nous publions ci-dessous des extraits de l’éditorial des bulletins d’entreprise de nos camarades de Voz Obrera (Espagne-UCI).

Le ministre de l’Éducation a beau mentir en disant que la grève dans l’éducation du 9 mars a eu une incidence minime, la réalité dément son discours. Il apparaît que la grève a été très largement suivie dans les lycées et les universités, un peu moins dans les établissements du primaire.

L’appel à la grève concernait toutes les catégories, les parents, les élèves et les professeurs. Elle était organisée à l’échelle du pays, pour rappeler que la loi imposée il y a plusieurs années par le Parti populaire (PP) est toujours aussi inacceptable. Ce n’est pas le premier mouvement d’ampleur contre la Lomce, une loi que le PP, toujours au pouvoir, ose présenter comme un progrès, alors qu’elle s’accompagne de coupes budgétaires lourdes de conséquences, en particulier pour les jeunes des classes populaires. Depuis que le PP est au pouvoir, c’est la troisième grève dans l’éducation qui a réuni tout ce secteur. Elle a été largement suivie par 65 % des enseignants, 85 % des élèves, des étudiants et des familles.

Cette Lomce, que le gouvernement présente comme une loi destinée à améliorer la qualité de l’éducation, est celle qui a été le plus rejetée dans la période récente. La protestation s’est traduite par des manifestations qui ont atteint des records depuis la fin de la dictature franquiste. Comment ceux qui l’ont imposée osent-ils parler d’améliorer la qualité de l’enseignement, quand les mesures qu’elle préconise se traduiraient par une coupe budgétaire de presque 9 milliards d’euros.

Cette loi indigne d’autant plus qu’elle vise indirectement à satisfaire une vieille aspiration de la droite espagnole, qui voudrait que les études soient réservées aux élites et aux milieux riches, tout en laissant de côté l’éducation pour les classes populaires, c’est-à-dire pour la majorité de la population. C’est pourquoi la loi prévoit des examens éliminatoires qui canalisent la formation des élèves tôt avec un système d’examens de fin d’études conduisant de nombreux jeunes dans l’impasse. Des mesures ont été abandonnées devant l’ampleur des manifestations.

Étudiants, professeurs, parents ont raison de s’opposer à cette loi concernant l’éducation. Ils défendent aussi l’école publique et une éducation de qualité pour tous.

Partager