Ansys – Villeurbanne : les choix financiers contre les salariés08/03/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/03/2536.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ansys – Villeurbanne : les choix financiers contre les salariés

Ansys est une société qui édite des logiciels destinés à la simulation numérique pour l’industrie. Cette multinationale américaine emploie environ 3 000 travailleurs dans vingt pays, dont 180 en France sur les sites de Montigny-le-Bretonneux et de Villeurbanne.

Ou, plutôt, elle employait puisque, le lendemain de la publication des résultats annuels, le 22 février, le nouveau PDG a annoncé par e-mail aux salariés la suppression de 4 % de l’effectif mondial. Pourtant, avec un bénéfice net de 265 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 988 millions de dollars en 2016, l’entreprise est plus que rentable. Mais, pour ses actionnaires, principalement des fonds d’investissements tels que Vanguard Group, BlackRock, le chiffre d’affaires record ou les 336 millions de dollars de rachats d’actions ne suffisent pas. La marge opérationnelle stagnant, le conseil d’administration a exigé des mesures pour la faire repartir à la hausse.

Lors d’une réunion diffusée par Internet, le PDG a qualifié la masse salariale de principale dépense pour l’entreprise, oubliant apparemment que, dans une entreprise de logiciels, c’est bien dans les salariés qu’est la matière première ! Ce n’en est pas moins dans les effectifs qu’il voulait tailler. Dans les différents bureaux aux États-Unis, les suppressions d’emplois ont aussitôt été appliquées, les salariés concernés ont été raccompagnés à la sortie sitôt leur licenciement notifié. Et, le jour de l’annonce des 4 % de licenciements, le prix de l’action grimpait de... 4 %.

En 2009, un précédent plan de licenciements avait surtout touché les États-Unis. Cette fois-ci, il est clair que personne n’est à l’abri. Les discussions vont bon train sur l’absurdité de ces mesures, la brutalité du choix des actionnaires et leur mépris à l’égard des salariés qui font leur richesse.

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