Leur société

Assurance-chômage : le patronat ne veut rien lâcher

Les confédérations syndicales et le patronat vont de nouveau se livrer en mars à une série de négociations censées déboucher sur une nouvelle convention d’assurance-chômage. Le Medef vient déjà de communiquer son projet.

S’il fait mine d’accepter cette fois de discuter des contrats courts, pierre d’achoppement de la précédente négociation, il s’agit seulement « d’incitation sectorielle de modération » dans l’usage de ces contrats. Les contrats de moins d’un mois ont en effet explosé en 2016, plus de 4 millions ayant été conclus chaque trimestre. Parmi les CDD, qui représentent désormais 85 % des contrats d’embauche, les contrats de plus en plus brefs, pour remplacer un salarié absent par exemple, sont fréquents et se transforment rarement en un contrat plus long, encore moins en CDI. Pour Gattaz, il n’est pas question de taxer les contrats courts.

Le patronat, par la voix du Medef, ne se contente pas de s’en prendre aux plus précaires. L’attaque porte aussi sur les chômeurs seniors qui, entre 50 et 57 ans, verraient la durée maximum d’indemnisation réduite de 36 à 24 mois.

Les droits des chômeurs les plus précaires, les moins susceptibles de trouver un emploi durable, sont visés par un patronat arrogant et qui se sent en position de force, au point que Gattaz menace une fois de plus de laisser à l’État la responsabilité de l’indemnisation de 2,5 millions de chômeurs, sur les 6 millions inscrits à Pôle-emploi. Un comble : qui sont les responsables du chômage, si ce n’est les capitalistes qui suppriment les emplois pour faire grimper les dividendes ?

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