Leur société

Orange : la direction condamnée

Orange, condamné une première fois en 2016, vient de l’être à nouveau en appel le 13 février, pour sa responsabilité dans l’accident mortel d’un ouvrier de l’entreprise.

Le 2 décembre 2011, Jean-Claude Lachaux, lors d’une intervention pour remplacer un câble, était tombé en voulant arrimer la plateforme échelle (PFE) au poteau de bois près de Peyrolles. L’échelle avait vrillé et l’ouvrier s’était écrasé au sol avec de terribles fractures. Moins d’un mois plus tard, il décédait à l’hôpital.

Un cadre d’Orange a osé dire qu’il ne s’expliquait pas pourquoi Jean-Claude Lachaux avait utilisé la PFE plutôt qu’une nacelle, et même pourquoi cette PFE aurait dévissé. Ce responsable a peut-être oublié que la nacelle commandée pour cette opération n’était jamais arrivée sur place.

Le représentant d’Orange aurait confié au journal La Provence que la société « ne reconnaît pas les fautes qui lui sont reprochées dans le cadre de cet accident ». Mieux, une des avocates de l’entreprise a contesté toute responsabilité pénale d’Orange et toute dangerosité de la PFE.

L’inspection du travail avait, entre février 2009 et juillet 2010, adressé de multiples mises en garde à Orange sur l’utilisation de cette échelle PFE, à la suite de trois accidents avec ce matériel dangereux. Elle lui avait même adressé un PV d’infraction le 9 septembre 2013. Mais la direction d’Orange a persisté car, en utilisant cette échelle PFE à la place de la nacelle, elle faisait des économies.

Le tribunal a confirmé la condamnation d’Orange. En effet, condamnée une première fois pour cet accident mortel, sa direction a eu le culot de poursuivre en appel. Elle ose nier la réalité et manie le cynisme, alors qu’il s’agit de la vie d’un travailleur. Poussera-t-elle ce cynisme jusqu’à se pourvoir en cassation ?

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