Migrants : la mairie de Paris veut cacher les pauvres22/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2534.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : la mairie de Paris veut cacher les pauvres

L’ouverture par la mairie de Paris du centre de la porte de la Chapelle était censée résoudre le problème de l’arrivée des migrants à Paris et permettre à ces derniers de trouver un accueil digne de ce nom.

Il est vite devenu un cache-misère sordide. Sa capacité de 400 places est sous-dimensionnée et ne permet d’accueillir qu’une minorité de migrants. Les autres errent vaille que vaille autour, espérant y être enfin reçus. Ils sont chassés chaque soir par la police, qui veut éviter la formation d’un nouveau campement sauvage.

En novembre dernier, la police avait détruit un tel campement installé à la Plaine-Saint-Denis, sur l’avenue du Président-Wilson. À cette occasion, un collectif d’habitants, Solidarité migrants Wilson, s’était formé pour distribuer des repas et aider juridiquement les réfugiés. Après le démantèlement du camp, il a poursuivi ses actions en venant chaque matin distribuer de 100 à 300 repas à la porte du centre de la Chapelle. Son action a été relayée spontanément par des centaines de Parisiens, qui viennent apporter des habits chauds, de la nourriture et s’inscrivent pour aider.

Cela n’a pas eu l’heur de plaire à Anne Hidalgo, qui claironne qu’elle a géré le problème de manière humaine. La mairie de Paris s’ingénie maintenant à mettre des bâtons dans les roues de ce collectif, dont l’action soigne les carences de son dispositif. Elle ne veut pas que les migrants démunis, rejetés de partout, soient visibles, et voudrait qu’ils restent cachés. La mairie a donc fait déposer de gros rochers devant le centre, pour éviter que les migrants s’installent et dorment. Quant à la préfecture, jamais en reste, elle envoie des policiers verbaliser les membres de l’association qui stationnent pour décharger les repas. Dernière ignominie : jeudi 16 février, elle a même déployé des policiers pour empêcher toute distribution de nourriture aux réfugiés.

Bien mal lui en a pris, puisque samedi 18 février de nombreux habitants ont répondu à l’appel de l’association pour renforcer, par leur nombre, cette action légitime et tout simplement humaine.

Partager