Mélenchon : défendre l’économie ou les travailleurs ?22/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2534.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mélenchon : défendre l’économie ou les travailleurs ?

Jean-Luc Mélenchon a présenté dimanche 19 février sur sa chaîne Internet son programme économique, en plus de cinq heures d’émission. Mais qu’est-ce qu’un travailleur peut bien en attendre ?

Mélenchon parle de l’économie en général, et se prétend capable de la relancer, sans jamais mettre en question le pouvoir et les profits des capitalistes. Au contraire même, dans sa « révolution fiscale », Mélenchon prévoit de baisser l’impôt sur les sociétés de 33 % à 25 % ! Il souhaite le retour de l’inflation, dont il espère qu’avec son programme elle atteindra plus de 4 % par an. À ce rythme-là, l’augmentation du smic qu’il promet, de 1 150 euros à 1 300 euros net, sera annihilée en à peine trois ans !

Le problème n’est pas l’économie en général. Pour le grand patronat, elle va plutôt bien, en tout cas pour ses profits. Le problème est la véritable guerre sociale que le patronat mène contre le monde du travail, à coups de fermetures d’usines, de suppressions d’emplois, de restructurations, d’intensification du travail et de baisse des salaires. Face à cette guerre de classe, ce candidat qui se prétend insoumis joue à l’arbitre loyal qui aurait une solution juste et acceptable par tous. C’est un marchand d’illusions : en prétendant trouver un consensus entre exploiteurs et exploités, il ne trompe que les travailleurs qui s’y laisseront prendre.

Le patronat ne se laissera pas payer de mots ; il ne compte qu’en argent sonnant et trébuchant. Tout comme avec Hollande, si par extraordinaire Mélenchon était élu, les patrons empocheraient l’argent des réductions et des aides, tout en exigeant plus de sacrifices des travailleurs.

Les discours de bateleur de Mélenchon cachent mal la réalité de son programme. Au patronat, à la bourgeoisie il promet du concret, et aux travailleurs il ne promet que du vent.

Les travailleurs n’ont à faire confiance ni à ce genre de beau parleur, ni aux hologrammes par lesquels il se multiple. C’est par la lutte qu’ils devront imposer les mesures nécessaires non seulement à leur propre survie mais, au-delà, à la marche rationnelle de l’économie, non pas en fonction du profit d’une minorité mais en fonction des besoins de l’immense majorité.

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