Licenciements : à bas le secret des affaires !15/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2533.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Licenciements : à bas le secret des affaires !

Vivarte est un exemple d’entreprise qui licencie et dont les actionnaires sont des fonds vautours. Ces derniers ont pour tactique de démanteler, liquider les groupes en difficulté qu’ils rachètent. Ils sont à la fois actionnaires et créanciers. C’est en particulier de cette manière qu’ils font leurs profits.

Le premier fonds à avoir plombé les comptes du groupe est le fonds britannique Charterhouse, qui l’a racheté en 2007 pour 3,2 milliards, somme qu’il a intégrée en grande partie au passif de l’entreprise, comme la loi l’y autorise. Que les salariés soient soumis aux agissements de tels fonds est scandaleux, car c’est leur vie quotidienne qui est en jeu.

Le groupe n’étant pas coté en Bourse, Vivarte n’a pas l’obligation de rendre publics ses comptes. Certaines informations finissent par être dévoilées, mais elles restent parcellaires.

Le groupe est-il en difficulté du fait de mauvaises stratégies ou de la baisse des ventes depuis 2008, selon les arguments donnés par le nouveau PDG ? L’est-il parce que son capital a été siphonné par ces fonds vautours ? C’est ce que dénonce l’ex-PDG du fait de son désaccord avec les actionnaires sur la stratégie à adopter. Qui s’est enrichi et combien de millions ont engrangés les propriétaires successifs du groupe ? Le nouveau PDG, un spécialiste du dépeçage des entreprises, prétend que les actionnaires veulent sauver le groupe et qu’ils vont perdre de l’argent.

Pour que les salariés puissent connaître la vérité, il faudrait que chacun puisse dire ce qu’il remarque, dénoncer les mouvements de fonds qu’il observe au fur et à mesure. Quelles que soient les manipulations comptables faites, quels que soient les choix stratégiques, il y a forcément des salariés au courant et qui pourraient les dénoncer. La force du monde du travail est d’être au cœur des activités commerciales, bancaires ou industrielles. Elle est entravée par le secret qui est imposé sous la menace de licenciement, de devoir rendre des comptes à la justice et d’être empêché de retrouver du travail ailleurs.

La levée du secret commercial, bancaire et industriel permettrait aux salariés de mettre en commun ce qu’ils savent. Ils pourraient connaître l’état réel des comptes, à quel point le fruit de leur travail est volé par les actionnaires et savoir qui devrait payer pour le maintien des emplois et des salaires. Mais ils pourraient aussi surveiller en permanence les agissements des patrons.

Nathalie Arthaud, dans sa campagne, met en avant cette nécessité de lever le secret des affaires. C’est une des mesures indispensables pour s’opposer aux attaques des patrons sur les emplois, les salaires, et pour s’en prendre au pouvoir des capitalistes sur l’économie.

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