Chili : la grève des mineurs de cuivre15/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2533.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chili : la grève des mineurs de cuivre

Depuis le jeudi 9 février, les 2 500 travailleurs de la mine de cuivre d’Escondida, dans le nord du Chili, sont en grève pour leurs salaires. Dans cette mine située à 3 000 mètres d’altitude, où les conditions de travail sont extrêmement éprouvantes, ils ont installé un campement, organisant un fonds de solidarité pour tenir le plus longtemps possible.

Lors de la renégociation des salaires pour la période 2017-2019, le syndicat des mineurs a réclamé une hausse des salaires de 7 % et le versement d’une prime annuelle de 25 millions de pesos (un peu plus de 36 000 euros). La direction de la mine n’a proposé qu’une prime de 8 millions de pesos (11 700 euros), et aucune augmentation des salaires. L’inflation au Chili ayant tourné autour de 4 % ces deux dernières années, la revendication des mineurs ne serait qu’un rattrapage et, depuis des années. Seules les primes annuelles permettent de joindre les deux bouts.

Cette mine produit 5 % du cuivre mondial et ses principaux propriétaires, les trusts BHP Billiton (57 %) et Rio Tinto (30 %), sont riches à milliards. Ils ont mis en avant une baisse des bénéfices liée à la baisse des cours du cuivre. Mais BHP Billiton a déclaré en juillet un bénéfice de 1,2 milliard de dollars pour les seuls six premiers mois de l’année 2016, et Rio Tinto, la veille de la grève, annonçait 4,62 milliards de dollars de profits pour 2016.

La baisse du cours du cuivre n’est donc qu’un prétexte pour bloquer les salaires. D’ailleurs, quand il était au plus haut, en 2006 et 2011, les travailleurs d’Escondida avaient déjà dû faire grève pendant plusieurs semaines pour obtenir des augmentations des salaires et des primes.

Pour l’instant, la direction de la mine refuse toute reprise des discussions. Quant au gouvernement chilien, il s’est déclaré inquiet, non pour le niveau de vie des mineurs, mais pour le PIB du pays. Comme en 2006 et 2011, ceux-ci ne peuvent compter que sur leur lutte pour imposer à leur direction de prendre sur les bénéfices réalisés grâce à leur travail pour augmenter les salaires.

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