Calais : les mensonges de Cazeneuve15/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2533.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Calais : les mensonges de Cazeneuve

Le démantèlement de la « jungle » de Calais, le 23 octobre, devait être une opération humanitaire sans précédent. C’est en tout cas ce que prétendait le gouvernement.

Un texte distribué aux réfugiés promettait à tous ceux qui monteraient librement dans les bus pour se rendre dans les Centres d’accueil et d’orientation (CAO) qu’« il n’y aurait pas de coercition au sein des centres. Aucune décision contraire à votre volonté n’y sera prise, notamment si vous avez laissé des empreintes dans un autre pays européen. » La grande crainte des réfugiés était qu’on leur applique la procédure dite de Dublin, qui prévoit qu’un migrant peut être renvoyé dans le premier pays européen où l’on a pris ses empreintes.

Or la moitié des 7 000 migrants ont laissé leurs empreintes dans d’autres pays, qui en Bulgarie, qui en Roumanie ou en Grèce. Ils n’ont donc accepté de monter dans les bus que sur la foi de cette promesse. Elle avait été confirmée par Bernard Cazeneuve, lui-même alors ministre de l’Intérieur : « Je ne souhaite pas qu’à partir des CAO on procède à des opérations de “dublinage”. Ceux qui sont dans les CAO ont vocation à être accompagnés vers l’asile dès lors qu’ils relèvent de ce dispositif. »

Mais, très rapidement, les associations d’aide aux migrants ont alerté les autorités sur le non-respect de ces engagements, certaines préfectures n’en tenant aucun compte et procédant immédiatement à des mises en résidence surveillée, aussitôt suivies d’expulsions. C’était, dès décembre 2016, le cas de la préfecture de Haute-Garonne. Aujourd’hui, d’après Le Monde, en Seine-Maritime, une trentaine de personnes ont été arrêtées. Arlette Sauvage, responsable de la Cimade dans les Ardennes, certifie que dans la région « plus d’une centaine de personnes sont assignées à résidence et attendent leur renvoi ». D’après un responsable préfectoral du Grand-Est, l’ordre vient du gouvernement : « Une contre-directive nous a demandé, deux semaines après l’évacuation, de mettre tout le monde en procédure Dublin. »

Le gouvernement socialiste fait montre d’une odieuse duplicité. Devant les caméras, le ministre tient des discours lénifiants mais, face aux migrants, il leur ferme les portes et s’ingénie à leur rendre la vie en France la plus difficile possible. Cazeneuve et Hollande n’en sont pas à un mensonge d’État près !

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