Candidats : les patrons ont l’embarras du choix08/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2532.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

Leur société

Candidats : les patrons ont l’embarras du choix

Les patrons lâcheront-ils Fillon pour Macron ? Il semble en tout cas qu’on s’interroge du côté du Medef.

Jusqu’à fin janvier, de tous les candidats, le préféré des patrons était Fillon. Un programme enthousiasmant, disait Gattaz. Presque trop. Gattaz lui-même s’inquiétait que la suppression brutale de 500 000 postes dans la fonction publique puisse mettre le feu aux poudres.

Autour de Fillon s’était constituée une véritable garde rapprochée patronale, avec Henri de Castries, ex-PDG d’Axa, Pierre Danon, ex-PDG de Numericable, Patrick Pouyanné, PDG de Total, Marc Ladreit de Lacharrière, maintenant connu du grand public, ou encore Alain Afflelou, lequel déclarait même que, si Fillon était élu, lui qui vit à Londres était prêt à revenir en France !

Mais voilà, l’homme intègre qui, après mai 2017, devait faire accepter de nouveaux reculs et de nouveaux sacrifices aux travailleurs, est devenu celui par lequel le scandale arrive. Ça, au Medef, on n’aime pas trop. « Depuis dix jours, nous nous sommes fait confisquer notre débat sur l’économie et l’entreprise en France, remplacé par un débat sur les valeurs morales », a déclaré à des journalistes Jean-Baptiste Danet, président du groupe d’influence Croissance plus et auteur du livre Business is beautiful.

Les grands patrons savent que les autres « grands » candidats serviront aussi leurs intérêts. C’est vrai de Macron bien sûr, l’ancien banquier de chez Rotschild et autre candidat affiché de la baisse des charges et de la flexibilité. Mais on a aussi vu Henri de Castries, à la conférence annuelle de la Coface, prendre la défense du revenu universel proposé par Benoît Hamon. Un système où l’État, avec l’argent des impôts, prendrait en charge une partie des salaires, voilà une idée tout à fait séduisante pour les capitalistes.

Les grands bourgeois ne sont pas à court de prétendants pour appliquer leur politique, une fois au pouvoir.

Et il faudrait que les travailleurs choisissent parmi ces politiciens celui qui va les matraquer demain ?

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