Trump : provocateur xénophobe01/02/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/02/p11_Trump_mur_Lupo1.jpg.420x236_q85_box-0%2C10%2C800%2C459_crop_detail.jpg

Dans le monde

Trump : provocateur xénophobe

À peine investi, Trump a signé toute une série de décrets provocants, dont celui intitulé « protéger la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux États-Unis », qui interdit pendant trois mois l’entrée du pays à tous les ressortissants de sept pays musulmans, Irak, Iran, Lybie, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen. Il suspend aussi pendant quatre mois le programme d’accueil des réfugiés de toutes nationalités, à l’exception de chrétiens persécutés.

Illustration - provocateur xénophobe

L’application de ces décrets a été immédiate, y compris contre ceux qui avaient déjà reçu un visa ou une autorisation d’entrée, ou même à l’encontre des détenteurs de la carte verte qui permet à un étranger de résider et de travailler aux États-Unis.

Des centaines de personnes se sont retrouvées bloquées dans bien des aéroports du monde, empêchées d’embarquer, ou coincées dans des zones de transit ou même carrément interpellées à leur arrivée aux États-Unis. Des résidents étrangers, partis en vacances, ne pouvaient plus revenir. Un Irakien qui a travaillé dix ans pour l’armée américaine et qui émigrait avec sa famille a été arrêté à sa descente d’avion à New York, menotté, et incarcéré pendant dix-neuf heures avant que des avocats lui obtiennent l’autorisation d’entrer aux États-Unis.

Ces mesures absurdes et inhumaines ont suscité l’indignation, et des milliers de personnes ont manifesté dans les aéroports pour faire entendre leur colère et apporter leur soutien à ceux qu’on empêchait de rejoindre les États-Unis. Des avocats se sont immédiatement portés au secours de personnes arrêtées et ont attaqué en justice le décret présidentiel. Les critiques ont fusé de toute part, des milieux intellectuels et universitaires, des milieux patronaux, le dirigeant de Goldman Sachs en tête, des responsables religieux, musulmans bien sûr mais même catholiques, qui estiment qu’il n’est pas chrétien de traiter différemment les chrétiens ! Mais surtout des milliers, puis des dizaines de milliers de personnes ont manifesté le refus de ces mesures discriminatoires.

La décision de Trump a tous les traits d’un geste complètement démagogique et parfaitement arbitraire. D’après une étude citée par le New York Times, la population américaine est bien plus menacée par le terrorisme intérieur que par des terroristes venus d’ailleurs. « Depuis le 11 septembre 2001, il y a eu 123 personnes tuées par les terroristes musulmans sur un total de 230 000 personnes tuées par des gangs, des trafiquants de drogues, des conjoints en colère, des partisans de la suprématie blanche, des psychopathes, des ivrognes et des gens de toute sorte. » Même en comptant les victimes du 11 Septembre, cela ne représente que 1 % des tués. De plus, parmi ces 123 tués, aucun ne l’a été pas par un ressortissant de l’un des sept pays stigmatisés par Trump.

Trump tient à montrer qu’il tient ses promesses démagogiques contre les immigrés, pour détourner l’attention de ses électeurs des promesses qu’il ne pourra pas tenir en matière d’emplois. Il est réconfortant de voir que cette démagogie révoltante se heurte à une forte résistance et engendre des manifestations comme on n’en avait pas vu depuis longtemps.

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