SNCF Paris-Montparnasse : coup de colère01/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2531.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Paris-Montparnasse : coup de colère

Comme tous les quatre ou cinq mois, la direction de la gare Montparnasse a fait afficher les nouveaux projets de roulements pour les 40 conducteurs de manœuvre de la banlieue.

Ces conducteurs, appelés CRML, déplacent les trains vides de voyageurs entre les gares et les dépôts. Cette fois-ci, la surprise était de taille : certaines périodes de travail qualifiées de réserves avaient disparu, or celles-ci donnent droit à une prime. Le calcul était vite fait : la disparition des réserves entraînait la perte de 100 à 200 euros sur la feuille de paye.

En quelques jours, de nombreux commentaires indignés sont apparus sur l’affichage des nouveaux roulements. Certains cheminots ont même écrit : « Si c’est comme ça, on pose le sac. » Vendredi 20 janvier, l’idée de se mettre en grève mardi 24 janvier a circulé. Ce jour-là était prévue de longue date une réunion de concertation entre direction et syndicats sur les roulements.

À partir de dimanche 22 janvier, la direction, mise au courant, commença à montrer une certaine fébrilité. Chaque CRML était invité à rencontrer son chef pour discuter du projet de roulements, mais rapidement il est apparu que pour la direction, c’était là un prétexte pour chercher les meneurs et faire pression contre la grève.

Mardi 24 janvier, une trentaine de conducteurs se sont donc mis en grève et ce fut au tour des chefs de faire circuler les trains. Une vingtaine de grévistes se sont rassemblés près des bureaux des chefs, où se trouvait la réunion de concertation. Le directeur a vite compris qu’il lui serait bien difficile de calmer la colère des conducteurs de manœuvre et, devant leur solidarité et la rapidité de leur réaction, il a fini par annoncer le retrait du projet. Comme quoi, rien n’est meilleur parfois que de laisser éclater son mécontentement sans plus attendre.

Revanchard, le directeur n’a pas pu s’empêcher d’annoncer que, pour les prochains roulements dans quatre mois, il ne voulait plus de réserves et qu’il ne reculerait pas. Mais il n’est pas dit que les menaces de la direction intimident les conducteurs. En tout cas, ils ont maintenant quatre mois pour discuter entre eux de la meilleure façon de préparer la riposte aux prochaines attaques qui ne manqueront pas d’arriver.

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