Pétition pour l’industrie : supplier ou combattre ?01/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2531.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pétition pour l’industrie : supplier ou combattre ?

Le Monde a publié le 18 janvier une tribune intitulée « priorité à l’industrie ». Elle est signée par un aréopage digne de l’Union de la gauche du temps de Mitterrand ou de la Gauche plurielle de Jospin. On y trouve le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, Arnaud Montebourg alors candidat à la primaire du PS, quelques socialistes de moindre calibre, des adjoints de Mélenchon et les secrétaires généraux de la CGT et de FO, Martinez et Mailly, flanqués pour faire bonne mesure de Bernard Thibaut, ancien dirigeant de la CGT.

Les signataires proposent d’inciter les entreprises à orienter leur activité vers une production utile, en embauchant des salariés correctement payés, bien formés et bénéficiant de droits sociaux. Ce serait un véritable conte de fées, d’autant que toutes ces mesures conduiraient de surcroît au respect de l’environnement et de la bonne santé, à l’organisation de circuits courts dans les territoires, etc. Et de conclure : « Ici réside le compromis fondamental entre le capital et le travail sans lequel aucun développement n’est possible. »

Le seul problème est que le capital n’entend pas faire de compromis avec le travail, pour reprendre le vocabulaire des pétitionnaires. Tout au contraire, les capitalistes savent très bien ce qu’ils font. Et ce n’est pas faute d’idées sur l’industrie qu’ils suppriment des emplois et ferment des usines. C’est bien pour la défense de leurs profits qu’ils mènent une guerre féroce et continue aux travailleurs, faisant sans cesse baisser le prix de la force de travail et brisant toutes les protections légales des salariés. Aucune incitation, aucune demande ne les fera changer de politique. Seule la lutte des travailleurs aura ce pouvoir, une lutte du niveau de celles de 1936 et de 1968.

Les travailleurs n’ont pas besoin de politiciens et de syndicalistes tout juste bons à proposer un impossible compromis avec les capitalistes. Ils ont besoin d’un parti de combat contre le patronat.

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