Logement : le bilan calamiteux de Hollande01/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2531.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : le bilan calamiteux de Hollande

Dressant un bilan du quinquennat de Hollande, le rapport 2017 sur le mal-logement de la fondation Abbé-Pierre souligne que « la plupart des chiffres montrent une dégradation de la situation ». Le nombre de personnes mal logées atteint 3,96 millions et même 14,6 millions en incluant, par exemple, celles auxquelles il manque une pièce pour pouvoir vivre normalement, qui ont froid chez elles, sont en situation d’impayé de loyer ou doivent faire un effort excessif pour le payer.

L’augmentation du chômage, la montée de la précarité de l’emploi et des revenus « ont eu des effets dévastateurs sur le logement », aggravés par la baisse de la construction de logements dits sociaux qui n’a jamais atteint les 150 000 promis, un chiffre pourtant déjà très bas. De plus, le loyer des HLM est « de plus en plus cher, si bien que les commissions d’attribution excluent parfois les demandeurs au motif de ressources insuffisantes ». Pendant ce temps, dans le secteur privé, les contribuables riches qui achètent des logements pour placer leur argent « ont été largement favorisés au nom de la relance du bâtiment ».

Ainsi, la loi du marché capitaliste agit en permanence contre le logement des couches populaires. Et le gouvernement a largement contribué à dégrader encore la situation avec sa politique. L’encadrement des loyers, qui n’offrait déjà pas une véritable protection, se réduit aujourd’hui à une simple expérimentation à Paris et à Lille. Les remises en cause des aides personnelles au logement « se sont poursuivies durant tout le mandat sans prise en compte des conséquences sociales ». Les expulsions effectives avec interventions de la police, déjà en augmentation sous Sarkozy, ont explosé, passant de 6 337 en 2001 à 14 363 en 2015, selon les chiffres du ministère du Logement.

Pour les personnes sans domicile, le plan censé remplacer une mise à l’abri temporaire dans des foyers d’accueil et dans des hôtels par l’attribution d’un logement est resté, lui aussi, à l’état expérimental et l’hébergement d’urgence est de plus en plus débordé face à l’extension de la misère et de la précarité. Si le gouvernement se vante d’avoir ouvert près de 40 000 places d’hébergement depuis 2012, il s’agit en grande partie de nuitées en hôtel. Les migrants sont laissés « dans le dénuement le plus complet dans les bidonvilles de Calais, Grande-Synthe et Paris », et il persiste 539 bidonvilles et grands squats, dans lesquels vivent près de 16 000 personnes.

Les capitalistes se font édifier des palais. Mais ceux qui les bâtissent sont de plus en plus nombreux à dormir dans la rue.

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