Italie : conditions d’accueil indignes pour les migrants01/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2531.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : conditions d’accueil indignes pour les migrants

Dimanche 22 janvier, un jeune Gambien s’est suicidé en se jetant dans les eaux du Grand canal de Venise.

Trois semaines plus tôt, dans un centre d’accueil des réfugiés de Venise, le décès d’une Ivoirienne de 25 ans suite à une embolie pulmonaire avait déclenché la colère des résidents : ils reprochaient aux autorités d’avoir tardé à envoyer les secours. Ces deux drames, pourtant bien différents, sont révélateurs de la situation indigne dans laquelle vivent l’ensemble des migrants, même si de nombreuses associations leur apportent leur aide.

L’Italie est un des principaux points d’accès à l’Europe. Durant les trois dernières années, un demi-million d’immigrés ont débarqué sur ses côtes. Ils fuient les guerres et la misère engendrées par la domination de l’impérialisme sur l’Afrique et le Moyen-Orient. L’État italien, débordé par cette arrivée massive, se montre plus prompt à trouver des milliards pour voler au secours d’une banque en difficulté que pour accueillir dignement les migrants. Le centre d’accueil où est morte la jeune femme était conçu, lors de son ouverture il y a un an et demi, pour accueillir 15 personnes. Ils sont 1 500 aujourd’hui sans que le centre ait été équipé en conséquence.

En 2016, des migrants avaient protesté contre les mauvaises conditions d’accueil dans ce centre et dans d’autres. À Sassari en Sardaigne, ils manifestaient pour réclamer du savon ; à Naples, ils dénonçaient la promiscuité dans de minuscules chambres ; et à Trente, les semaines d’attente avant de pouvoir être soignés. Lors de ces manifestations, la police a eu bien souvent la matraque facile, mais cela n’a que peu freiné des hommes et des femmes qui ont affronté bien pire pour rejoindre l’Europe.

Le choix de plusieurs pays européens de suspendre leur participation à l’espace Schengen, la France fermant la frontière à Vintimille, ont aggravé cette situation en bloquant les migrants en Italie.

L’Europe, qui est une des régions les plus riches du monde, a pourtant largement les moyens d’offrir un accueil humain à tous les migrants.

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