Leur société

Aumônes et lingots

Aumônes et lingots

Pour son meeting de dimanche 29 janvier censé relancer sa campagne, le candidat Fillon avait paraît-il souhaité donner une tournure sociale à son programme.

Pour les retraités modestes gagnant moins de 1 000 euros, Fillon envisage une aumône de 25 euros par mois, sans même préciser s’il s’agit de net ou de brut. Pour les pensions de réversion, il annonce 50 euros en plus par mois. Bien entendu, il n’a pas évoqué l’idée de revenir sur la suppression de la demi-part pour les veuves, décidée quand il était Premier ministre. Et même ces promesses très mesurées sont assorties de conditions. Elles seront financées par les attaques massives contre le système de retraite, repoussant l’âge de départ à la retraite à 65 ans et augmentant les cotisations des salariés.

Même lorsque Fillon parle de supprimer la cotisation salariale maladie pour les travailleurs, il prévoit que cette mesure soit financée par une hausse de la TVA de deux points, venant amputer bien plus largement le niveau de vie de tous les milieux populaires.

À l’inverse, pour les milieux aisées, Fillon sait caresser son électorat dans le sens du poil du loden : hausse du quotient familial à 3 000 euros la demi-part, suppression de la modulation des allocations familiales pour les riches. Et sans oublier des cadeaux somptueux aux entreprises, avec de nouvelles baisses des cotisations et des impôts sur les sociétés.

Comme on le voit, Fillon affiche clairement son programme de classe, assorti de la répugnante bonne conscience des dames patronnesses de la bourgeoisie, qui aiment à faire la charité aux pauvres, à condition qu’ils acceptent d’être réduits à la mendicité.

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