Dans les entreprises

Neuhauser – Moselle : non aux suppressions d’emplois !

C’est par la presse que les 660 salariés de l’entreprise Neuhauser de Folschviller ont appris le 19 janvier la menace de 259 licenciements qui plane sur le site mosellan.

À l’échelle du groupe Neuhauser, qui regroupe en France seize entreprises spécialisées dans la boulangerie industrielle, 370 emplois seraient menacés, sans compter les 160 intérimaires concernés.

La direction du groupe, qui appartient depuis 2014 à la famille Soufflet (leader européen du négoce du blé, de l’orge et du malt), voudrait au passage, sur la lancée de la loi travail, imposer une réorganisation du travail en 5x8 pour augmenter la productivité de ceux qui garderaient leur emploi et travaillent actuellement en 4x8. Elle invoque pour toutes ces attaques le manque de rentabilité du site, mais la réalité est tout autre.

En effet, malgré le vieillissement de certaines unités de production, le groupe continue à dégager des bénéfices, pas loin de 8 millions sur l’unité la plus moderne, Furst 2, soit près de 70 000 euros par ouvrier y travaillant. On est donc loin des prétendues difficultés financières invoquées par la direction. D’autant que, depuis le rachat de Neuhauser par le groupe Soufflet, qui fournit la farine, principale matière première, il est impossible de savoir si une partie des bénéfices de la filiale Neuhauser n’a pas été transférée artificiellement vers l’entité mère.

Une chose est sûre : les deux principaux actionnaires de Neuhauser sont riches, très riches. En 2014, la fortune d’Alfred Neuhauser était estimée par le magazine Challenges à 200 millions d’euros ; quant à celle de la famille Soufflet, classée parmi les cent familles les plus riches de France, elle dépasserait 600 millions d’euros. Cette dernière se vante même dans la presse économique d’être prête à investir 150 millions d’euros du jour au lendemain, sans avoir à emprunter.

Ce n’est donc pas l’argent qui manque pour maintenir tous les emplois et assurer l’embauche de tous les intérimaires du site. L’intersyndicale appelait à un débrayage mardi 24 janvier, ainsi qu’à un rassemblement de tous les salariés, exprimant le sentiment de cet ouvrier du site, pour qui « la force viendra des salariés ; seule la mobilisation permettra de nous défendre ».

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