Il ne s’agirait pas de « plus de 20 milliards d’euros de prises de commandes ». Il y a bien, entre autres, 8 milliards de contrats de vente du Rafale à l’Inde, mais le contrat mirifique de vente de sous-marins à l’Australie ne serait pas encore en vigueur. Seule une tranche de 300 millions d’euros pourrait être attribuée à ce bilan 2016.

Les journalistes sont bien ingrats de pointer cet excès de Le Drian. Depuis le début du quinquennat de Hollande, les ventes d’armes ont été multipliées par deux. Et même si elles n’atteignent pas les 20 milliards d’euros, les exportations d’armement dépasseront le montant de celles réalisées en 2015, qui représentaient 16,9 milliards.

Le Drian ment surtout lorsqu’il prétend que tout le monde devrait se réjouir de la bonne santé du secteur parce qu’il serait créateur d’emplois. Des milliers d’emplois, l’État pourrait en créer dans bien des domaines utiles à la population, en construisant des hôpitaux, des écoles, des moyens de transport pour tous, au lieu de sous-marins. Les seuls qui peuvent se réjouir de l’augmentation de la production d’engins de mort sont les industriels de l’armement.

Il paraît que ceux d’entre eux qui étaient présents lors des vœux prononcés par le ministre de la Défense au musée de la Marine l’ont longuement applaudi. On comprend pourquoi.