Leur société

Charles-de-Gaulle : en mer il tue, au port il coûte

Le porte-avions Charles-de-Gaulle, fleuron de la marine française et terreur des contribuables, vient de rentrer au port de Toulon. Il va y rester dix-huit mois, le temps d’une révision complète, qui coûtera au moins un milliard d’euros.

Areva doit en effet changer tout ou partie des deux réacteurs nucléaires, vider le combustible irradié, charger le neuf. D’autres travaux concerneront Thales pour les radars, Dassault pour l’équipement nécessaire à ses Rafale, DCNS pour la propulsion. Il s’agit en fait d’aider une entreprise familiale française, puisque Dassault, propriété du milliardaire du même nom, contrôle Thales, qui contrôle DCNS, qui est en train de racheter la filiale d’Areva concernée par le militaire.

Ainsi, pendant les dix-huit mois qui viennent, le Charles-de-Gaulle continuera à remplir au moins la moitié de sa mission, qui est de servir de pompe à finance des deniers publics vers les coffres des industriels. En revanche, il ne pourra plus se dédier à la seconde moitié, puisqu’il n’y aura plus de raids partant du porte-avions pour bombarder les villes et villages du Moyen-Orient comme ce fut le cas ces derniers mois.

Il se trouve tout de même des gens pour dire que c’est dommage et que la France doit être en mesure d’assassiner des civils et de faire étalage de la puissance de ses armes 365 jours sur 365. Le Pen et Montebourg se prononcent en effet pour la construction immédiate d’un second porte-avions ! Pour l’instant, leurs concurrents hésitent devant le prix : 4 milliards d’euros au moins pour le bâtiment, quatre autres pour les avions, quelques centaines de millions pour les navires d’accompagnement, quelques centaines encore pour l’armement. Mais tous sont d’accord pour programmer dès maintenant le remplacement du Charles-de-Gaulle et, de façon générale, pour conforter le budget militaire.

De Le Pen à Mélenchon, les politiciens ont parfois des mots d’amour pour les travailleurs. Mais les preuves d’amour, ils les réservent aux marchands de canons.

Partager