Présidentielle : tous d’accord pour offrir des milliards au patronat18/01/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/01/dessin_p5_2.jpg.420x236_q85_box-0%2C192%2C384%2C408_crop_detail.jpg

Leur société

Présidentielle : tous d’accord pour offrir des milliards au patronat

Les cadeaux aux entreprises à travers la fiscalité, les aides directes à la recherche et au développement, les subventions multiples dans tous les domaines, sont déjà en temps normal la ligne de conduite de tous les gouvernements de droite comme de gauche et le poste le plus important des dépenses de l’État.

Illustration - tous d’accord pour offrir des milliards au patronat

Sous le quinquennat de Hollande, les aides aux entreprises ont encore augmenté avec le pacte de responsabilité, le CICE et la nouvelle diminution programmée de l’impôt sur les sociétés, pour atteindre 41 milliards d’euros supplémentaires rien que pendant la dernière année du quinquennat. Le prétexte est toujours de permettre aux entreprises d’embaucher. Mais au même moment le chômage touche plus de 6 millions de personne, un million de plus en cinq ans. Et rien que les quarante plus grandes entreprises cotées en Bourse, dont beaucoup ont supprimé des emplois, ont distribué l’an dernier 56 milliards d’euros à leurs actionnaires.

Cette politique d’aides aux entreprises ne crée aucun emploi et ruine les finances publiques, mais l’ensemble du monde politique est favorable non seulement à la continuer mais à l’accentuer encore.

Il suffit de passer en revue les programmes proposés par l’ensemble des candidats à la présidence de la République. Du côté de la droite, Fillon prévoit 40 milliards de baisse de charges pour les entreprises. Marine Le Pen a affirmé vouloir faire de la France un pays dont on pourra dire « heureux comme un entrepreneur en France », avec à la clé la proposition de baisser l’impôt sur les sociétés qui y réinvestiraient leurs bénéfices. Au milieu de l’échiquier politique, l’ancien banquier Macron promet surtout de baisser les charges sur l’emploi. Du côté de la primaire à gauche, il n’y en a pas vraiment un pour rattraper l’autre. Si tous n’ont pas le ton ouvertement propatronal de Sylvia Pinel qui propose de réduire le taux de l’impôt sur les société à 20 %, aucun ne remet en cause les aides mises en place par les gouvernements Hollande. Il faut dire que la plupart des postulants en faisaient partie. La déclaration d’amour de Valls aux entreprises du haut de la tribune du Medef résume son bilan en la matière, et son programme pour l’avenir. Au mieux certains candidats comme Hamon ou Peillon parlent de conditionner certaines aides à des efforts de formation, de recherche ou de progrès écologiques. Mais pour la plupart ils font plutôt des propositions dans le sens d’accentuer encore les cadeaux. Montebourg veut donner trois milliards d’euros pour aider à la mise en place du télétravail, diminuer les charges foncières des entreprises et leur promet 100 milliards d’euros en cinq ans pour la rénovation thermique des bâtiments.

Quant à Mélenchon qui souhaite se donner un visage de plus en plus présidentiable, son programme est volontairement emberlificoté. Pas de suppression du CICE mais sa transformation pour financer la transition énergétique ; pas de suppression des aides publiques et des exonérations d’impôts mais une réévaluation de leur efficacité ; pas d’augmentation de l’impôt sur les sociétés mais une refondation pour le rendre plus égalitaire entre les petites et les grosses. Il n’y a aucune révolution fiscale dans tout cela contrairement à ce qu’il prétend, mais un programme volontairement flou pour faire illusion.

L’ensemble des candidats qui aspirent à prendre les rênes du gouvernement sont ainsi d’accord pour poursuivre le pillage des caisses publiques au profit du patronat.

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