Logement : un scandale permanent18/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2529.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : un scandale permanent

Le bilan de la loi Dalo vient d’être rendu public. Cette loi, publiée en 2007, devait obliger l’État à trouver un logement à toute personne mal logée qui en faisait la demande. Mais ce rapport montre qu’elle n’a abouti à rien. En 2014, 86 086 ménages ont tenté de bénéficier du Dalo, soit 43 % de plus qu’en 2008, mais seul un dossier sur trois a abouti.

La situation du logement est catastrophique. 12 millions de personnes sont touchées par la crise du logement, et 3,8 millions sont considérées comme mal logées, selon la Fondation Abbé-Pierre. Sur ces 3,8 millions, un million ne disposent pas de logement et vivent dans des cabanes, des campings, des hôtels meublés, une voiture ou dans la rue.

Les logements manquent et les montants des loyers restent trop élevés alors que les classes populaires subissent le chômage et les bas salaires. Le nombre de personnes qui se privent de chauffage à cause de son coût est en augmentation de 44 % par rapport à il y a dix ans.

En dix ans, de 2001 à 2012, le nombre de sans-domicile a augmenté de 50 %, d’après une enquête de l’Insee. Un licenciement, une expulsion suite à des loyers impayés faute d’un salaire suffisant peuvent avoir comme conséquence directe de se retrouver à la rue.

Durant le « plan hiver », la préfecture est censée s’engager à accroître les capacités d’accueil pour les sans domicile fixe et toutes les personnes en situation d’urgence sociale, femmes battues ou jeunes en rupture familiale, par exemple. Mais chaque jour, des milliers de sans-abri en sont réduits à tenter de joindre le 115 pour ne pas dormir dans le froid. Mais devant l’afflux de demandes, le standard du Samu social est partout constamment saturé. Le numéro d’urgence reçoit entre 4 000 et 5 000 appels et n’arrive à répondre qu’à un peu plus d’un millier.

La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, n’en a pas moins assez de culot pour tirer un bilan positif de l’augmentation du nombre de places d’hébergement, alors qu’il reste très largement insuffisant. Cela ne suffira pas à cacher une situation scandaleuse.

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