Vivarte : les salariés mobilisés11/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2528.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vivarte : les salariés mobilisés

Les salariés du groupe d’habillement Vivarte (Kookaï, La Halle aux chaussures, La Halle aux vêtements, Pataugas, Naf Naf...) ont manifesté le 5 janvier, alors que les représentants syndicaux étaient reçus par le secrétaire d’État à l’Industrie.

Ils demandent une intervention de l’État pour empêcher le démantèlement du groupe, avec la fermeture de magasins et un millier de licenciements. Le démantèlement est en fait déjà entamé : cet été, trois enseignes, Kookaï, Chevignon et Pataugas, ont été mises en vente. Depuis, la direction cherche à céder Defi mode et la Compagnie vosgienne de la chaussure. Il est aussi question de l’enseigne André. En 2015, 1 600 postes avaient été supprimés. Aujourd’hui, il en reste entre 14 000 et 15 000 d’après les syndicats, sans compter les cessions annoncées.

La baisse importante du chiffre d’affaires du groupe, son endettement important justifient pour la direction la politique de cession et les licenciements. Sont évoquées des erreurs de stratégie de la direction, la course sans fin au prix bas ou la concurrence des grandes chaînes internationales telles que Zara. Tout cela est sans doute vrai, mais en quoi cela justifie-t-il que les salariés paient la note, alors que la moitié d’entre eux, le plus souvent des femmes, sont à temps partiel et mal payées ?

D’autant que l’endettement du groupe est aussi le résultat de la politique des fonds d’investissement qui sont devenus successivement actionnaires du groupe depuis 2000. Chacun rachète le groupe en s’endettant et fait peser la charge de cet endettement sur ce dernier. Ainsi le dernier groupe de quatre fonds d’investissement britanniques a prêté 500 millions à Vivarte à 11 % d’intérêt. À ce rythme, l’endettement grossit rapidement des intérêts cumulés.

Le secrétaire d’État a répondu aux salariés qu’il ne pouvait rien pour eux, sinon porter un message aux dirigeants et aux actionnaires afin qu’ils respectent le dialogue social.

Dans ce système, les patrons sont rois. Non seulement les capitalistes peuvent jouer au Monopoly avec ces entreprises, mais ils bénéficient en plus des largesses de l’État – Vivarte a reçu plus de 40 millions – qui servent à maintenir les profits, mais pas les emplois.

Se mobiliser pour faire pression sur la direction, les actionnaires et le gouvernement, c’est la seule solution pour les travailleurs, car c’est le seul langage que ces gens-là peuvent comprendre.

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