MCSyncro – Chanteloup-les-Vignes : la grève continue11/01/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/01/p11_MCSyncro_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

MCSyncro – Chanteloup-les-Vignes : la grève continue

Vendredi 6 janvier, à la fin de la 4e semaine de grève, le directeur de MCSyncro France est venu à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, pour... rien.

Illustration - la grève continue

Il avait, paraît-il, trois « propositions » : garantie d’emploi jusqu’en juillet pour les intérimaires (et encore pas tous, l’un arrivant en mai à 18 mois de présence, temps légal maximum) ; dénonciation de l’accord de participation aux bénéfices ; prise en compte par les grévistes du fait que l’entreprise allait investir près de 130 000 euros pour la sécurité sur le site cette année !

Le but de la manœuvre était de susciter l’espoir d’une sortie de crise... pour le doucher très vite. Mais la douche a fait flop. Mensonges, mauvaise foi, coups bas, pratiques illégales, les travailleurs de MCSyncro ont appris de longue date à se méfier d’avance de leur patron, et plus encore depuis le début de la grève.

Le M et le C de ­MCSyncro sont les initiales de ­Michelin et Continental, leaders mondiaux de la production de pneus et alliés au sein d’Eurofit Group, qui possède l’entreprise et d’autres établissements, quasi tous en Europe, près d’usines automobiles, comme MCSyncro Chanteloup qui fournit les roues montées de Peugeot Poissy.

Ce montage ne respire pas la transparence, et donc pas l’honnêteté non plus. C’est cette couverture européenne qui facilite le recrutement de travailleurs détachés, d’Espagne à la Hongrie en passant par la Belgique, l’Allemagne et la Tchéquie, tous pays où Eurofit est implanté, sans oublier quelques intérimaires recrutés spécialement en France, tout cela au mépris du Code du travail qui interdit de recruter des salariés pour briser une grève.

À l’aide d’un cabinet d’expertise, les grévistes ont calculé que la centaine de salariés des trois établissements de MCSyncro rapportent plus de 2 000 euros par mois et par salarié à leur patron. Il pleure régulièrement que la grève lui fait perdre 15 000 euros par jour. C’est une preuve de plus que ce n’est pas l’argent qui manque pour l’embauche des intérimaires et 200 euros d’augmentation pour tous. Les grévistes, qui ont reçu, mardi 10, la visite de Bernard Thibault, revotent la grève chaque vendredi pour la semaine suivante.

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