Marseille : la grève fait tache d’huile11/01/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/01/p10_Marseille-manif_ZEP_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : la grève fait tache d’huile

Depuis le 3 janvier, jour de la rentrée, huit des douze lycées en éducation prioritaire de Marseille se sont mis en grève avec, pour certains, plusieurs journées de blocage par une majorité de grévistes, pendant lesquelles ne rentraient dans l’établissement ni professeurs ni élèves.

Illustration - la grève fait tache d’huile

Pour les enseignants de ces lycées généraux et professionnels, comme pour les élèves qui les soutiennent, la suppression des quelques moyens supplémentaires qui permettent d’avoir des effectifs réduits dans les classes, et de travailler en petits groupes, n’est pas acceptable. Dans ces lycées, la majorité des jeunes sont boursiers, certains sont obligés de faire des petits boulots pour payer leurs études, ou sont confrontés à des problèmes de logement.

Une première manifestation le jeudi 5 janvier a réuni près de trois cents personnes, essentiellement des enseignants grévistes mais également des lycéens et des parents d’élèves, traversant les quartiers populaires du centre-ville aux cris de « pas de ZEP, pas de rentrée » ou « Belkacem, rends-nous la ZEP ». Cent-vingt personnes ont participé à l’assemblée générale qui a suivi, votant la reconduction de la grève et l’appel à une nouvelle manifestation le 10 janvier.

Face à ce mouvement qui s’est étendu toute la semaine, le recteur a convoqué les proviseurs de tous les lycées ZEP à la veille du week-end pour manier la carotte et le bâton. La carotte, c’est quarante postes supplémentaires à la rentrée 2017 pour les lycées défavorisés de l’académie d’Aix-Marseille ; il y en a déjà vingt en ZEP et bien des lycées connaissent les mêmes difficultés. Le bâton, c’est de déclarer le blocage illégal et de considérer tous les enseignants des lycées bloqués comme grévistes, certains l’ayant été toute la semaine.

Pour le personnel mobilisé, non seulement les quarante postes ne font pas le compte, mais que se passera-t-il après 2017 ?

Résultat : dès lundi 9 janvier, la grève avec ou sans blocage a gagné tous les lycées en éducation prioritaire de Marseille, et les manifestants étaient deux fois plus nombreux mardi 10 janvier, rejoints par des grévistes de Port-de-Bouc.

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