Compte pénibilité : le patronat joue la montre11/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2528.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Compte pénibilité : le patronat joue la montre

Fin janvier, toutes les entreprises devraient avoir déclaré les critères de pénibilité permettant aux salariés de bénéficier de points pénibilité et des avantages qui en découlent. Le patronat faisant de la résistance, on en est loin.

Créé dans le cadre de la réforme de 2014 repoussant l’âge de la retraite, le compte personnel de prévention et de pénibilité est censé accorder une petite compensation, sous la forme d’une centaine de points au maximum en fin de carrière, aux travailleurs exposés à des risques professionnels. Théoriquement, cela pourrait leur permettre de partir plus tôt en retraite, de changer de poste après une formation ou de passer à temps partiel en conservant leur salaire. Sur les dix critères retenus pour évaluer la pénibilité, quatre sont entrés en vigueur en janvier 2015 concernant le travail de nuit, en équipe, répétitif. Pour les six autres, chaque branche professionnelle devait déterminer quel métier relevait de ce compte et établir ainsi un référentiel de branches à l’usage des chefs d’entreprise.

Mais le patronat sabote ouvertement l’application de la loi. Gattaz, le président du Medef, a déclaré en juin 2016 : « On ne sait pas faire. » La CGPME, syndicat des patrons des petites et moyennes entreprises, a affirmé que c’était inapplicable. En décembre, le syndicat patronal agricole, la FNSEA, a déconseillé aux exploitants de mettre en œuvre ces six critères.

Les plus grandes branches, comme le bâtiment, la métallurgie, la chimie, n’ont donc déposé aucun référentiel, alors qu’elles sont les plus à même de déterminer quels métiers imposent la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations, le bruit et l’utilisation de produits chimiques dangereux.

Mais le patronat, qui ne se soucie absolument pas de diminuer la pénibilité du travail ne veut pas d’une loi qui l’oblige à augmenter un peu ses cotisations ou à payer des amendes. Alors, il attend l’élection présidentielle, comptant bien que celui qui sera élu abrogera la loi ou la laissera tomber dans l’oubli.

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