Clinique de l’Ormeau – Tarbes : " Paradis pour les uns, pas un radis pour les autres "11/01/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/01/p13_clinique_Tarbes_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C117%2C649%2C483_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Clinique de l’Ormeau – Tarbes : " Paradis pour les uns, pas un radis pour les autres "

Depuis deux mois, les salariés de la clinique de l’Ormeau à Tarbes se battent pour une amélioration de leurs conditions de travail et de leurs salaires, malgré le mépris de la direction, les assignations en justice et une paie lourdement amputée par la grève. Les salaires sont parmi les plus bas du groupe, 140 agents ayant des rémunérations au niveau du smic ou inférieures.

Illustration - " Paradis pour les uns, pas un radis pour les autres "

Si la direction a rapidement cédé en ce qui concerne l’organisation du travail, sur les salaires elle ne veut rien lâcher. Pourtant, quand il s’agit de faire payer les patients, elle ne lésine pas : 11 euros de frais de dossier dès l’arrivée, 25 euros pour la collation, prix de la chambre individuelle augmenté de 40 %, sans compter les dépassements d’honoraires des anesthésistes et des chirurgiens !

La clinique appartient au groupe Médipôle partenaires, 3e groupe de santé privé en France, dont l’ancien directeur a dû démissionner suite à son implication dans l’affaire des Panama Papers. Une banderole des grévistes le résumait ainsi : « Paradis pour les uns, pas un radis pour les autres ». En 2015, le groupe a dégagé 8,9 millions d’euros pour les actionnaires à Tarbes et a bénéficié de 1,9 million d’euros au titre du CICE en trois ans, largement de quoi payer l’augmentation de salaire revendiquée par les salariés.

Les grévistes multiplient les actions pour faire connaître leur lutte et faire pression sur l’Agence régionale de santé (ARS) et le ministère, car l’État est actionnaire de la clinique par le biais de la Banque publique d’investissement.

Fin décembre, ils ont occupé les locaux de l’ARS à Montpellier pendant trois jours. Parallèlement, les grévistes restés sur place étaient encore en mesure d’occuper l’ARS de Tarbes, puis le lendemain de s’installer au conseil départemental.

La direction ayant claqué une nouvelle fois la porte, les grévistes sont venus manifester le mercredi 4 janvier dans le hall de la gare Matabiau à Toulouse. Dès 14 h, les portes de la gare étaient bloquées et gardées par une armada de CRS (pas moins de douze cars !). Mais les employés ont finalement réussi à détourner l’attention des CRS et à bloquer les voies.

Jeudi 5 janvier, les salariés en grève ont tenté de rencontrer le DRH du groupe au siège opérationnel à Bordeaux, qui était en état de siège, bouclé par les forces de l’ordre, avant d’occuper jusqu’au lendemain la clinique de Saint-Martin de Pessac, appartenant au même groupe.

Le lendemain, c’était au tour du maire de Tarbes (affilié LR) d’être pris à partie par des grévistes très remontées, celui-ci les accusant, comme le directeur de la clinique, d’être manipulées par la CGT. Elles sont allées interrompre les vœux du maire devant plus de 600 personnes, puis l’ont à nouveau interpellé dans la mairie, en lui clouant le bec : « Vous êtes manipulé par Médipôle. »

Grâce à leur détermination, les grévistes ont obtenu satisfaction sur beaucoup de points, notamment une prime annuelle de 700 euros brut pour tous. Ils repartent au travail la tête haute.

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