CAC 40 : les poches bien gonflées du patronat11/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2528.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CAC 40 : les poches bien gonflées du patronat

Les entreprises du CAC 40 ont distribué 56 milliards aux actionnaires en 2016, basés sur les bénéfices de 2015. Jamais autant d’argent ne leur avait été versé depuis 2007.

Le grand patronat a bien l’intention de ne pas en rester là. Les bénéfices de ces sociétés se sont accrus de 11 % pour la première partie de l’année 2016 par rapport à 2015, ce qui promet encore plus d’argent à ceux qui possèdent ces groupes. Sur ces 56 milliards, 46 ont été distribués sous forme de dividendes, soit 13 % de plus que l’année précédente.

Le groupe pharmaceutique Sanofi est celui qui a le plus choyé ses actionnaires, auxquels il a versé 6,66 milliards d’euros. Le groupe ne cesse de supprimer des emplois, plusieurs milliers entre 2008 et 2015, et des centaines devraient l’être dans les années à venir. Derrière lui viennent Total, avec presque 6 milliards d’euros, et Vivendi qui a reversé à ses actionnaires 5,57 milliards. La BNP Paribas, elle, verse près de 3 milliards de dividendes, ce qui ne l’a pas empêchée d’annoncer la suppression de centaines d’emplois.

Une autre manière d’être aux petits soins pour ses actionnaires est de racheter leurs actions. Ces rachats ont connu une forte progression en 2016 et approchent les 10 milliards d’euros. La société rachète les actions, souvent à un cours supérieur à leur cotation, et les détruit. La valeur des actions restantes monte mécaniquement, et l’opération est tout bénéfice pour ceux qui ont vendu leurs actions comme pour ceux qui les ont gardées. Là aussi, Sanofi et Vivendi tiennent la tête du peloton.

Les bénéfices de ces sociétés sont le résultat de l’augmentation de la précarité, des suppressions d’emplois et de l’aggravation des conditions de travail que subissent les salariés restants. Le gouvernement y contribue pour sa part en leur faisant des cadeaux avec l’argent public, les sociétés du CAC 40 étant les premières bénéficiaires du CICE ou du crédit impôt recherche. Mais, de plus, une proportion croissante de ces bénéfices en hausse est reversée aux actionnaires : 57 % en 2016 contre 51 % en 2015.

Tous ces milliards ont été volés aux travailleurs, et ceux-ci sont en droit de les reprendre pour assurer leurs conditions d’existence.

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