LCL : suppression d’effectifs04/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2527.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

LCL : suppression d’effectifs

Mi-décembre la direction du Crédit lyonnais a dévoilé son projet de suppressions d’emplois pour le siège et l’ensemble des secteurs administratifs. Au menu, d’ici 2018 : entre 750 et 850 postes supprimés sur un effectif total de 4 400, soit près de 20 % en moins.

Cela comprendrait majoritairement des départs en retraite, et de 150 à 250 mutations en agences. Mais cela ne rassure pas, car comment être sûr de ces mutations alors que la direction a déjà annoncé au premier semestre 2016 entre 200 et 250 fermetures d’agences dans les grandes villes ?

Cela fait des années que la banque supprime de nombreux postes. Alors que l’effectif était de 42 000 en 1985, trente ans plus tard, il n’est plus que de 20 000.

Ce sont surtout les centres administratifs régionaux qui ont été touchés par ces réductions d’effectifs – par exemple, des années 1990 à aujourd’hui, le nombre de salariés y est passé de 7 000 à 1 700. Et si une partie de ces diminutions est liée à l’automatisation et à l’informatisation de certaines activités, une autre partie s’est faite par l’augmentation des cadences de travail. La direction a même fermé plusieurs de ces centres car elle prétextait, après les avoir elle-même amaigris, qu’ils étaient en dessous du seuil critique.

Dans les unités du siège, les départs en retraite n’étaient souvent pas remplacés, mais il n’y avait pas eu d’annonces massives de suppressions d’emplois. Là, ce sont quasiment tous les secteurs qui sont touchés.

À son arrivée en mai, le nouveau directeur général avait annoncé le blocage de tous les projets de fonctionnement et d’équipement de la banque (modifications informatiques, gestion de travaux, campagnes de communication, etc.), car il disait vouloir faire un état des lieux. Dans les unités concernées, les salariés étaient inquiets pour leur avenir et attendaient d’en savoir plus, et aujourd’hui on leur annonce des réductions d’effectifs. Dans le secteur informatique travaillent plusieurs centaines de prestataires. Or, comme la direction a décidé de figer tous les projets, ces salariés ont une forte incertitude sur leur avenir.

Tandis qu’ici on craint le manque de travail, il y a d’autres unités où, par contre, on craint l’augmentation de la charge de travail du fait des suppressions de postes. Ce sont essentiellement des secteurs de traitement, comme la paye, la comptabilité. Là, le personnel se demande comment le travail va se faire avec 15 ou 20 % de monde en moins.

La direction a décidé de faire ces annonces juste avant les congés de Noël, afin sans doute de souhaiter une bonne fête aux gros actionnaires puisque moins de salariés dans l’avenir signifie plus de profits à venir.

De toute façon, cela va déjà très bien pour eux, puisque le groupe Crédit agricole, auquel appartient LCL, prévoit le versement de 60 centimes de dividendes par action aux actionnaires, soit un total de près de 1,5 milliard d’euros.

Les banquiers non seulement se sont bien refait une santé (avec l’aide de l’État, donc avec l’argent des contribuables) depuis la crise de 2008 dont ils étaient responsables, mais ils continuent à vouloir augmenter leurs profits en diminuant leurs frais de fonctionnement aux dépens des salariés. Et ils participent à l’augmentation du chômage en fermant toujours plus la possibilité d’emplois à ceux qui en recherchent.

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