« Touche pas à ma ZEP » : le mouvement prend de l’ampleur30/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2522.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Touche pas à ma ZEP » : le mouvement prend de l’ampleur

Alors que la ministre de l’Éducation nationale tente de désamorcer le mouvement naissant au sein des lycées sortis de la zone d’éducation prioritaire (lycées ZEP), il s’étend maintenant à 88 lycées et touche 14 académies.

Lors de la troisième journée de grève, le 29 novembre, le mouvement a gagné les académies de Lille et de Lyon. Ces établissements ont décidé de se mettre en grève après avoir appris leur sortie de l’éducation prioritaire. Cette disparition des lycées de la carte ZEP, outre qu’elle modifie le salaire de l’ensemble du personnel, va supprimer à terme des moyens importants : des effectifs réduits disparaissent (30 élèves par classe de seconde générale au lieu de 35, 24 élèves au lieu de 30 dans les lycées professionnels), ainsi que des dédoublements de classes, des postes d’assistants sociaux, d’infirmiers.

Après les deux premières journées de grève, le ministère a reculé sur les primes versées aux salariés des lycées classés en zone d’éducation prioritaire et sur les facilités de mutation. Ces droits sont garantis jusqu’en 2019. Le 28 novembre, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a annoncé la création de 450 postes pour les lycées défavorisés et le maintien des moyens dans les lycées classés ZEP pour la rentrée prochaine. Mais elle a refusé de préciser où ces postes seraient affectés. De la même manière, elle a renvoyé à un prochain (et hypothétique) gouvernement socialiste en 2017 l’élaboration d’une nouvelle carte ZEP. Elle dit donc aux salariés mobilisés : votez socialiste si vous voulez obtenir satisfaction. Mais les enseignants, les conseillers principaux d’éducation, les agents administratifs ou de ménage ne sont pas dupes de ce chantage. Ils réclament maintenant la redéfinition et l’élargissement de la carte des zones d’éducation prioritaire.

La carte précédente était complètement arbitraire, et de nombreux lycées généraux ou professionnels devraient avoir les mêmes moyens que leurs voisins classés ZEP. L’enjeu est bien l’extension de cette carte de l’éducation prioritaire à tous les lycées des banlieues populaires. De nombreux lycées envisagent de partir en grève reconductible après les vacances, dès le 3 janvier, pour durcir le mouvement. Dans tous les cas, ils ne prennent pas au sérieux les annonces de la ministre.

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