Sommet de la francophonie : cachez cette misère...30/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2522.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sommet de la francophonie : cachez cette misère...

Le sommet de la francophonie se déroulait les 26 et 27 novembre à Antananarivo, la capitale de Madagascar. Le régime avait fait place nette de tout ce qui pouvait évoquer la misère régnant dans la capitale malgache, afin qu’aucune image de cette triste réalité ne soit visible.

Plusieurs jours avant le sommet, des camions-bennes, dans lesquels sont habituellement chargés les détritus, faisaient la navette entre le centre de la ville et les quartiers périphériques. Ils évacuaient les familles qui dorment habituellement dans la rue, là où elles trouvent un abri, vers des centres prévus pour les accueillir. C’est ce que le ministère de la Population et la mairie d’Antananarivo appellent une opération d’assainissement et de sécurisation de la ville.

Plus de mille familles vivent actuellement dans les rues de la capitale, s’abritant et se procurant leur subsistance comme elles peuvent. Dans les quartiers situés en contrebas de la ville, où règne la pauvreté, les baraques en bois sont régulièrement dévastées lorsque survient la saison des pluies. Les canalisations à ciel ouvert charrient des eaux polluées, vecteurs de toutes les maladies. En 2014, la peste avait même fait son apparition, transmise par les rats qui pullulent. De longues queues se forment devant les bornes-fontaines existantes pour avoir un peu d’eau à boire, faire cuire la nourriture, ou se laver. L’électricité est coupée plusieurs heures par jour, tandis que les beaux quartiers, eux, sont épargnés par les délestages sélectifs.

C’est cette réalité sordide qui se cache derrière la belle vitrine de la francophonie, dans un pays où l’apprentissage du français est d’ailleurs réservé aux plus riches. Les classes dirigeantes peuvent se réjouir de l’opération, ainsi que les capitalistes de l’hôtellerie, qui ont fait pression pour que soient effectués de nombreux travaux bien inutiles à la population pauvre. Quant à Hollande, il est le représentant de tous ces capitalistes qui bâtissent leur fortune sur l’exploitation des travailleurs des pays pauvres, comme les ouvriers de la confection des vêtements destinés à l’exportation dans les zones franches d’Antananarivo.

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