Israël : colonisation sauvage30/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2522.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : colonisation sauvage

La Knesset, le Parlement israélien, vient d’adopter un projet de loi susceptible de légaliser rétroactivement des colonies israéliennes sauvages construites sur des terres privées palestiniennes en Cisjordanie et donnant le droit au gouvernement d’ordonner la confiscation de terrains en échange du versement d’indemnisations.

Le parti nationaliste du Foyer juif et des membres du Likoud, le parti du Premier ministre de droite Benyamin Netanyahou, ont soutenu cette loi. Ils voulaient notamment contrer une décision de la Cour suprême fixant au 25 décembre 2016 la date butoir pour l’expulsion de la colonie d’Amona, fondée il y a vingt ans par des militants de l’extrême droite religieuse juive, en toute illégalité au regard même de la législation israélienne.

Contestant la spoliation dont ils étaient victimes, les Palestiniens propriétaires des terres occupées par les colons ont engagé des procédures auprès de la justice israélienne, qui leur a donné raison à plusieurs reprises. Malgré cela, les autorités israéliennes ont tout de même raccordé Amona au réseau électrique et construit les infrastructures permettant la pérennisation de cette implantation. Aujourd’hui, une cinquantaine de familles, soit environ 300 personnes, y vivent et Amona est désormais l’une des plus importantes colonies illégales de Cisjordanie.

Après l’arrêt de la Cour suprême, Netanyahou a déclaré « comprendre le désarroi des habitants d’Amona » et vouloir agir « par différents moyens afin de leur trouver une solution ». Cela pourrait consister à reloger les colons dans des logements dont la construction vient d’être annoncée dans une colonie de peuplement, légale celle-là, située à proximité.

Mais les colons d’Adoma ont annoncé leur refus de partir, encouragés dans leur intransigeance par la faiblesse témoignée à leur égard par les gouvernements israéliens successifs. En 2006, après un précédent arrêt de la Cour suprême ordonnant déjà la destruction d’Amona, le gouvernement de l’époque avait fini par reculer devant la résistance opposée par les colons aux policiers et aux soldats envoyés pour les déloger.

En outre, les colons savent pouvoir compter sur l’appui de ministres, au sein du gouvernement actuel, ouvertement partisans de la colonisation. Netanyahou multiplie les concessions dans tous les domaines aux députés d’extrême droite de sa majorité, aux courants les plus racistes et intolérants de la droite religieuse. Une évolution qui conduit dans l’impasse les peuples palestinien et israélien.

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