Hôpital psychiatrique – Évreux : le personnel en colère30/11/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/11/p14_evreux_hopital_psy_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital psychiatrique – Évreux : le personnel en colère

Au Centre hospitalier spécialisé de Navarre à Évreux, ainsi que dans ses nombreuses structures, le manque de personnel est criant.

Illustration - le personnel en colère

Le 8 novembre, lors de la journée nationale d’action de la santé, une soixantaine de personnes en colère sur les 600 qui travaillent à l’hôpital s’étaient réunies à l’appel des syndicats. C’était le rassemblement le plus important depuis longtemps.

Un nouveau débrayage avait été décidé pour mardi 22 novembre. Mais ce jour-là le personnel a eu la surprise d’apprendre que 90 salariés étaient assignés ! Jamais auparavant il n’y avait eu d’assignation. C’est la preuve que l’effectif est en permanence au minimum et que la direction craint le mouvement. C’est aussi une atteinte au droit de grève et les salariés l’ont ressentie comme une provocation. Ils ont accroché des banderoles sur la route devant l’hôpital et distribué des tracts, bien accueillis par la population.

L’an dernier, à l’hôpital, il y a eu 161 hospitalisations de plus qu’en 2014. Les fonctionnaires sont de moins en moins nombreux. Les contractuels, embauchés pour des missions de quelques mois, voire de quelques jours, changent constamment de service. Ils constituent maintenant 15 % de l’effectif et peuvent rester dans ce statut précaire pendant six ans.

La direction dégarnit les services existants pour réaliser de nouvelles missions, comme l’équipe mobile en maison de retraite, les interventions spécifiques pour les personnes en situation de précarité ou la prise en charge des adolescents.

Les titulaires sont également amenés à remplacer dans d’autres équipes. Toute la semaine, les soignants sont à l’effectif minimum. Les cadres les font alors revenir sur leurs repos, renoncer à leurs congés.

Les malades passent leur journée devant la télévision. Il est devenu impossible de les accompagner même à des activités à l’intérieur de l’hôpital, comme l’ergothérapie ou la salle de sport. Quant à leur proposer des sorties, n’en parlons pas !

Dans les centres de consultation, les patients doivent attendre plusieurs mois un rendez-vous avec un psychiatre.

Ouvriers et administratifs ne sont pas mieux lotis. Depuis quelque temps, le CHS d’Évreux intervient également sur les secteurs de Bernay et de Vernon. Il arrive que des ouvriers traversent le département pour changer une porte. Quant au personnel administratif du CHS, il a 400 fiches de paie à faire en plus par mois.

Une nouvelle action a été décidée pour le mardi 6 décembre, jour de la foire de la ville d’Évreux.

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