Dans les entreprises

Ex-Molex : huit ans pour toucher des chèques... que les licencieurs ne paieront pas

Huit ans après la fin du conflit, 191 des 280 ex-salariés de Molex à Villemur-sur-Tarn ont touché les chèques que leur a accordés la cour d’appel de Toulouse.

En 2004, Molex avait racheté l’entreprise, puis avait annoncé fin 2008 sa fermeture. Aussitôt les salariés avaient entrepris un combat contre la direction, par des grèves, une séquestration de deux cadres durant deux jours et des plaintes devant les tribunaux, d’autant que l’entreprise n’était pas déficitaire. La direction voulait simplement gagner davantage.

Un tribunal a fini par juger leur licenciement de 2009 sans cause réelle ni sérieuse et en fin de compte sept millions d’euros ont été accordés à une partie des anciens salariés, avec des montants variables, selon les cas. D’autre part, une partie du personnel n’a pas été englobé dans la même procédure que les 191 autres. Leur combat judiciaire n’est pas terminé.

Huit ans se sont écoulés depuis la fermeture. Parmi les ex-salariés, ceux qui ont retrouvé du travail sont généralement moins payés, et quelquefois beaucoup moins, qu’avant. Certains sont en contrat précaire et une partie au chômage.

Ce qu’ils viennent de recevoir ne compense pas. Et d’autre part le patron, une société américaine, ne versera pas un sou. Molex ayant refusé de payer, c’est en fin de compte l’Assurance de garantie des salaires, une caisse financée par le patronat pour des affaires de ce genre, qui verse les chèques.

Et malgré le jugement, Molex, comme tant d’autres patrons, pourra continuer à licencier, fermer des entreprises, comme bon lui semble.

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