Airbus : des profits, toujours des profits30/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2522.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus : des profits, toujours des profits

Après plusieurs réunions, c’est mardi 29 novembre, lors du comité européen à Blagnac, qu’a été officiellement dévoilée la nouvelle attaque d’Airbus.

1 164 suppressions de postes ou transferts en Europe, dont plus de 600 en France, voilà en quoi consiste le plan Gémini concocté dans les bureaux des patrons du trust Airbus. Ce sont les fonctions administratives qui sont concernées : recherche, communication, informatique, services juridiques, stratégie, ressources humaines, finances, achats. Différents sites sont touchés dont Toulouse, Ottobrunn en Allemagne, Suresnes dans la région parisienne qui compte près de 650 salariés et qui devrait fermer en 2018…

Suppressions d’emplois dans les bureaux…

Dans le cadre de la fusion entre la maison mère Airbus Group et sa filiale Airbus, le plan Gémini consiste à supprimer ce que leurs dirigeants appellent les doublons, c’est-à-dire à tailler dans les effectifs, en dépit des 230 emplois nouveaux annoncés.

Pourtant le trust se porte bien. Le carnet de commandes s’élève à plus de mille milliards d’euros. L’an dernier, les bénéfices – après des provisions de plusieurs milliards ! – ont été de 2,7 milliards d’euros et la trésorerie nette était de 10 milliards.

Au titre de l’année 2015, les actionnaires ont touché plus d’un milliard de dividendes (en hausse de 8 %) auxquels il faut ajouter le rachat d’actions par le groupe qui les a détruites, ce qui leur a rapporté plusieurs milliards. Mais ces actionnaires, qui n’ont touché ni un outil ni un ordinateur, en veulent toujours plus.

Les suppressions d’emplois annoncées sont scandaleuses. Et s’il y a des économies à faire, c’est du côté des actionnaires, ces parasites, qu’il faut les faire.

Dans le même temps, jeudi 24 novembre, c’était le premier vol de l’A350-1 000. La direction avait convié du beau monde mais aussi les salariés qui ont travaillé sur ce programme.

Belle hypocrisie ! Parce que, de juillet à fin octobre, elle leur a imposé des heures supplémentaires obligatoires : 42 h par semaine en jour, 44 h par semaine en nuit. Dans le cadre de ces heures obligatoires, c’était du grand n’importe quoi. Sur un poste, on demandait aux salariés de commencer à 5 h du matin au lieu de 6 h 45 ; sur d’autres, de faire l’ensemble des heures supplémentaires même si les pièces n’étaient pas arrivées. Il arrivait même qu’on leur dise que finalement ils pouvaient partir plus tôt mais… à la dernière minute. Et les salariés avaient à juste titre le sentiment qu’on voulait les habituer à travailler à la demande.

… aggravation des conditions de travail dans les ateliers

Quant aux intérimaires (sur l’ensemble des chaînes, ils sont plus de 650 pour 2 200 ouvriers), les chefs leur imposent de venir travailler en fonction des besoins de la production, le samedi, les jours fériés et même de faire des heures gratuites en leur faisant miroiter une embauche qui n’arrivera sans doute pas, alors que les travailleurs sont nombreux à penser que, puisqu’il y a du travail pour plus de dix ans, ils devraient être embauchés. Ce sont leurs camarades de travail et ils trouvent anormal de se séparer de collègues après les avoir formés.

Non contente d’ajouter les heures supplémentaires aux heures supplémentaires, d’intensifier le travail, à l’A350, la direction a carrément supprimé l’une des deux pauses de la journée. Et sur le site de Saint-Éloi, après avoir expliqué que les pauses ne sont pas un acquis, des chefs se livrent au chantage : « Si tu ne tiens pas l’objectif, eh bien il faut rattraper et tu ne peux pas partir en pause. »

Toujours prête à exploiter plus, la direction fait appel depuis quelque temps à une officine de médecins-flics. Un salarié s’est vu contrôler le premier jour de maladie ; un autre vivant chez ses parents a été contrôlé à 23 h 30 ; plusieurs travaillant en équipe, c’est-à-dire avec des horaires pénibles, se sont vu reprocher de ne pas essayer de reprendre avant la fin de l’arrêt prescrit par leur médecin traitant. Et concernant les congés, partout, la hiérarchie fait de plus en plus de difficultés pour les accepter.

Face à une direction qui s’en prend toujours plus à ceux qui fabriquent les avions, la riposte s’impose !

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