Toray – région lyonnaise : première réaction, premier avertissement09/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2519.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toray – région lyonnaise : première réaction, premier avertissement

Après trois semaines de débrayages contre un plan d’économies qui prévoit des licenciements et une réorganisation des services, les travailleurs postés de l’usine de production de film alimentaire Toray de Saint-Maurice de Beynost, en banlieue lyonnaise, ont décidé de suspendre leur mouvement. Ils se préparent à mener une bataille de longue haleine qui connaîtra d’autres étapes.

En annonçant début octobre, au moment des négociations annuelles sur les salaires, un projet de 45 suppressions d’emplois, dont huit immédiates, la direction espérait faire coup double. Elle comptait instaurer un climat de crainte pour faire baisser la tête aux travailleurs et éviter les débrayages qui, depuis plusieurs années, permettent d’arracher une augmentation générale des salaires un peu plus élevée que les propositions patronales. Son annonce a déclenché au contraire la colère des ouvriers postés qui, pendant plus de trois semaines, ont débrayé tous les jours, pour des durées de deux à quatre heures.

Même s’ils n’ont rien obtenu de plus sur les salaires – l’augmentation annuelle restera à 24 euros minimum – et n’ont pas fait ravaler son plan à la direction, la centaine d’ouvriers qui ont participé aux débrayages ne regrettent pas de l’avoir fait. Contrairement à d’autres grèves, la direction n’a pas réussi à faire revenir des ouvriers en repos pour tenir le poste des grévistes et seuls les chefs s’y sont mis. Même s’ils se sont assis sur toutes les consignes qu’ils imposent à longueur d’année, sur la qualité ou la sécurité, ils en ont bavé, obligés de revenir en pleine nuit ou pendant les congés de la Toussaint !

Ces débrayages ont resserré les liens entre les travailleurs des différentes équipes, qui d’habitude ne se croisent pas. Ils ont permis de nombreuses discussions lors des assemblées régulières, lors des barbecues qui semblaient indisposer la direction au point qu’elle mandatait chaque fois un huissier à plusieurs centaines d’euros, ou dans le local de la CGT transformé en permanence de la grève. Les grévistes ont fait le lien entre la loi travail et les plans de compétitivité qui touchent la plupart des grands groupes très profitables, comme Toray.

Ils ont aussi appris à éviter les manœuvres. Profitant du reflux du mouvement, le patron a tenté un petit chantage. Il concédait quelques miettes à condition que la CGT donne officiellement son avis au comité d’entreprise sur le plan de licenciements, ce qu’elle refuse, pour ne pas faciliter la procédure. En demandant cet avis, la direction cherchait à impliquer la CGT dans son plan. Après de nombreuses discussions, la réponse des syndiqués comme celle des grévistes a été claire : pas de compromission. Rendez-vous a été pris fin novembre pour une nouvelle assemblée, car la lutte contre l’ensemble du plan ne fait que commencer.

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