Irak et Syrie : l’impérialisme français prend sa part du chaos09/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2519.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak et Syrie : l’impérialisme français prend sa part du chaos

Le 1er novembre, la commission défense de l’Assemblée nationale a rendu public un compte-rendu sur le bilan de l’intervention française en Irak. C’est le décompte des munitions utilisées qui a été l’objet principal du rapport. Plus de bombes ont été larguées en Irak et en Syrie qu’en Libye, lors de l’opération militaire de 2011 qui avait duré huit mois.

Les bombardements sur l’Irak ont été décidés par le gouvernement français en septembre 2014, dans le cadre de la coalition contre l’organisation État islamique (EI). À partir de septembre 2015, l’action de l’armée française a été étendue au territoire sous contrôle de l’EI en Syrie. Tandis que les États-Unis ont dépassé en mars 2016, le total de 20 000 bombes utilisées, l’armée française annonce avoir dépassé le cap des 2 050 en octobre dernier. Pour le général André Lanata, « il s’agit d’un rythme et d’une intensité de frappes inédits ». Les missions aériennes françaises ont été à 80 % des frappes d’appui aux troupes locales engagées au sol contre l’EI, dans la région de Mossoul en Irak. Mais l’armée française intervient aussi au sol ; ainsi, des canons Caesar, déployés près de Mossoul avec un encadrement de 150 soldats français, ont tiré plus d’un millier de munitions en un mois et demi.

Bien sûr, les industriels de l’armement se frottent les mains, car les stocks d’engins de mort doivent être renouvelés, voire augmentés. Ainsi, les missiles de croisière Scalp, dont soixante-dix ont été tirés, coûtent 600 000 euros l’unité ; il en coûte 50 000 euros pour une bombe classique GBU américaine qui équipe l’armée française ; 200 000 euros pour un missile sur Rafale. Et le gouvernement français garantit à l’état-major français qu’il ne manquera de rien. On peut fermer des hôpitaux, ne pas embaucher dans l’éducation, fermer des lignes de transports ferroviaires, mais certainement pas priver l’armée française de ses engins.

Personne ne peut estimer le nombre de victimes faites par les bombardements français ou par des armes délivrées par la France. Les populations irakienne et syrienne payent le prix du sang au nom d’une « lutte contre le terrorisme » qui s’annonce sans fin car les destructions et les souffrances endurées ne peuvent que l’entretenir et même le développer.

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