Côte d’Ivoire : Valls aime surtout les trusts français09/11/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/11/p10_Pelote_Afrique_dessin_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C181%2C424%2C419_crop_detail.jpg

Dans le monde

Côte d’Ivoire : Valls aime surtout les trusts français

« Moi j’aime l’Afrique, j’aime la Côte d’Ivoire, j’aime les Ivoiriens ». Manuel Valls, en terminant en Côte d’Ivoire sa tournée dans les pays d’Afrique de l’Ouest, n’a pas été avare de déclarations enflammées envers les habitants. Mais plus concrètement, il y a défendu les intérêts des entreprises françaises pour lesquelles ce pays, malgré une concurrence accrue, reste la principale tête de pont sur le continent.

Illustration - Valls aime surtout les trusts français

Il a ainsi visité l’usine du groupe chocolatier français Cémoi. Celui-ci bénéficie dans le pays d’une situation de quasi-monopole, et y a réalisé 31 % de son chiffre d’affaires, vendant sa production en Côte d’Ivoire mais aussi dans les pays voisins. Cette entreprise est un exemple parmi d’autres de ces trusts français qui ont bâti leurs profits sur l’exploitation féroce des travailleurs des villes et des campagnes. Ces trusts sont les premiers bénéficiaires du taux de croissance estimé à 8,5 % par la Banque mondiale, un chiffre qui n’empêche pas le niveau de vie des travailleurs de reculer d’année en année. Bouygues règne sur le bâtiment et les travaux publics, Bolloré contrôle les ports à conteneurs, les plantations d’hévéas, les chemins de fer. Colas est présent dans les infrastructures routières.

Valls a aussi inauguré l’usine de production d’eau potable d’Adonkoi, dans la périphérie nord d’Abidjan. Il a présenté cette usine, financée par l’Agence française de développement, comme un cadeau fait à la population ivoirienne. Mais ce financement a été accordé dans le cadre d’un « contrat de désendettement et de développement ». En clair, le gouvernement français a accepté d’annuler une partie de la dette ivoirienne à condition que l’argent soit utilisé à construire cette usine. La France ne fait donc de cadeau à la Côte d’Ivoire qu’à condition qu’elle l’investisse dans un secteur où les entreprises françaises sont dominantes. En février dernier, Suez a ainsi décroché trois contrats portant sur la production d’eau potable destinée à Abidjan et à sa périphérie.

Si les déclarations d’amour de Valls sont pour la population ivoirienne, ses preuves d’amour sont pour les capitalistes français.

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