Burkina Faso : assassinat de Sankara, on attend toujours la vérité09/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2519.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Burkina Faso : assassinat de Sankara, on attend toujours la vérité

Ni l’État français ni les autorités du Burkina Faso ne sont pressés de faire la lumière sur les conditions de l’assassinat de Thomas Sankara en 1987.

Thomas Sankara était président du Burkina Faso depuis 1983 quand il fut assassiné, à l’instigation et avec la probable participation d’un de ses proches, Blaise Compaoré, qui resta au pouvoir jusqu’en octobre 2014. Sankara n’était pas un révolutionnaire ; il s’appuyait surtout sur l’armée. Mais il avait donné une tonalité anti-impérialiste à ses interventions publiques, notamment lors d’une rencontre avec François Mitterrand en 1986.

Sankara se présentait comme intègre, partisan de l’égalité, et pour le symbole, il faisait circuler ses ministres en Renault 5. Il est resté une figure populaire au Burkina Faso et aussi bien au-delà parmi les populations africaines.

Après la chute de Compaoré suite à une mobilisation populaire, le nouveau gouvernement a fait le geste d’ouvrir une enquête sur la mort de Sankara et une expertise ADN avait été ordonnée, mais les avocats de la famille Sankara ont dénoncé le 12 octobre la lenteur ou l’obstruction des autorités françaises à livrer des informations.

En effet, il est évident que, quelle que soit l’implication de l’impérialisme français dans l’exécution de Sankara, le gouvernement de l’époque ne pouvait ignorer ce qui se tramait. Les avocats continuent de l’exiger mais cette fois en menant une procédure judiciaire en France, ce qui peut durer encore bien des années, tant cela met en cause encore une fois l’impérialisme français et ses sales méthodes dans les anciennes colonies d’Afrique.

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