Dans les entreprises

Bâtiment – Paris : grève victorieuse d’ouvriers sans papiers

Après deux mois de grève, les 25 ouvriers du chantier de l’avenue de Breteuil à Paris, dans le chic 7e arrondissement, ont repris le travail le 7 novembre en ayant obtenu un contrat de travail en bonne et due forme avec leur véritable employeur.

Ces ouvriers, tous des immigrés sans papiers, comme beaucoup dans le bâtiment, avaient commencé leur grève suite à l’accident grave dont l’un d’entre eux avait été victime sur le chantier, début septembre. Le patron de MT Bat immeubles, le sous-traitant qui les employait, avait refusé d’appeler les secours pour qu’il soit transporté à l’hôpital et avait ordonné aux autres ouvriers de ne pas revenir sur le chantier au lendemain de l’accident. Il craignait d’attirer l’attention sur le fait qu’il employait des ouvriers sans papiers, mais aussi sans contrat de travail ni fiches de paie valables.

Ces travailleurs en grève exigeaient de véritables contrats de travail et des papiers en règle, et proclamaient sur leur banderole : « Nous sommes des travailleurs de France. Traite des humains, travail dissimulé, exploitation… Ça suffit ! » Avec l’aide de la CGT, ils ont pu tenir, bien que la justice, saisie par le propriétaire de l’immeuble en rénovation, Covéa immobilier, une filiale des sociétés d’assurances mutuelles GMF, MAAF et MMA, ait ordonné leur expulsion du chantier qu’ils occupaient.

Deux mois plus tard, voulant reprendre les travaux sur le chantier, Covéa immobilier et Capron, son maître d’œuvre, ont dû reconnaître que ces 25 ouvriers travaillaient bien pour eux et que le sous-traitant n’était que leur intermédiaire. Capron a accepté d’en embaucher dix en CDI, ceux qui avaient le plus d’ancienneté, et quinze en CDD, ainsi que de respecter la réglementation en matière de sécurité. Quant à la préfecture, elle s’est engagée à donner le feu vert en vue de leur régularisation.

Cette issue, ces ouvriers du bâtiment ne la doivent qu’à leur combativité et à leur ténacité.

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