Leur société

Amiens : les manifestants condamnés à payer

Peine avec sursis, prison ferme et dizaines de milliers d’euros d’amendes : les jugements se sont multipliés suite aux journées de mobilisation contre la loi travail à Amiens.

Le tribunal d’Amiens avait déjà condamné plusieurs jeunes manifestants (étudiants, lycéen, jeune salarié) ces derniers mois. Des peines de travaux d’intérêt général avaient été prononcées, ainsi que de la prison avec sursis, et même un mois ferme pour l’un d’entre eux, pour avoir notamment envahi le rez-de-chaussée de la mairie et jeté un micro sur les forces de l’ordre qui chargeaient.

Le 27 septembre, le même tribunal a condamné quatre manifestants à des peines allant de deux à six mois de prison avec sursis, un autre à un mois ferme, et tous, collectivement, à 87 000 euros de dommages. Cette somme est réclamée, sans facture, par la métropole d’Amiens, un hôtel voisin et la SNCF, à cause de pneus enflammés sur la chaussée qui ont brûlé le macadam en surface et répandu une épaisse fumée.

Environ 250 personnes étaient présentes lors de cette action pour bloquer un carrefour, mais seules cinq d’entre elles ont pu être identifiées par les caméras de surveillance, en train de jeter les pneus dans les flammes. Le droit français rendant les cinq prévenus solidaires, et quatre d’entre eux étant étudiants ou sans ressources, c’est un cheminot, délégué de Sud-rail, qui va sans doute voir sa maison mise aux enchères pour payer.

Si l’on ajoute le cas des ouvriers de Goodyear-Amiens, pour lesquels le procureur réclame toujours des peines de prison, on mesure l’acharnement des autorités à tenter de briser les militants et à effrayer les manifestants. Mais, à chaque fois, de nombreux manifestants sont venus soutenir les uns et les autres devant le palais de justice, de quelques dizaines à plusieurs milliers le 19 octobre, jour du procès des travailleurs de Goodyear.

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