Leur société

RSA : la chasse aux pauvres

Le conseil départemental de la Seine-Maritime, en collaboration avec Pôle emploi et la Caisse d’allocations familiales, vient de lancer une vaste opération de contrôle des bénéficiaires du RSA, le revenu de solidarité active. L’administration reproche à 45 % d’entre eux de ne pas respecter l’obligation de démarche d’insertion. Devant les perspectives d’emploi inexistantes, on comprend que des personnes au RSA se lassent d’être trimbalées de formations bidon en stages sans débouché.

Sur les 221 millions d’euros consacrés au RSA dans le département, 2,275 millions seraient versés à de prétendus fraudeurs. Cela représente à peine plus de 1 %, mais qu’importe, on va croiser les fichiers de Pôle emploi, de la CAF et des impôts, pour débusquer le menu fretin.

Même démarche effectuée par le conseil départemental du Maine-et-Loire, dirigé par la droite. La fraude au RSA coûterait paraît-il sept millions par an. Il s’appuie sur le fait que, sur les 20 500 personnes percevant le RSA dans le département, 2 500 ne sont pas inscrites à Pôle emploi. Celles qui ne régularisent pas leur situation verront leur RSA baisser au bout de deux mois, et même de 50 % au bout de quatre mois.

On doute que le même zèle soit déployé pour débusquer les 30 % de personnes qui pourraient bénéficier du RSA et n’en ont, pour des raisons diverses, pas fait la demande.

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