Revenu universel : un nouveau miroir aux alouettes26/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2517.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Revenu universel : un nouveau miroir aux alouettes

Dans un rapport rendu public mercredi 19 octobre, une mission d’information du Sénat a proposé d’expérimenter rapidement différentes modalités d’une mise en place d’un revenu de base. Le texte est pompeusement intitulé : « Le revenu de base en France : de l’utopie à l’expérimentation ». Rien de moins !

Pourtant, on est bien loin de l’utopie, avec ce rapport qui se fixe l’objectif de trouver une « solution alternative à la logique actuelle des minima sociaux ». Ainsi, les sénateurs préconisent le versement, pendant trois ans, d’un revenu mensuel de 500 euros. Cette aide, précisent-ils, « viendrait se substituer aux minima sociaux (RSA, ASS, AHH…) perçus par les personnes faisant l’objet de l’expérimentation ». Et pour bien démontrer qu’ils ne sont vraiment pas des utopistes, les sénateurs envisagent que des obligations puissent être imposées en contrepartie, soit dans l’utilisation de cette aide, soit dans des activités imposées à ses bénéficiaires.

Alors on voit très bien comment cette mesure, qu’on l’appelle revenu de base ou revenu universel, pourrait servir, par exemple, à justifier une refonte des aides existantes dans le but réel de faire des économies.

Certains politiciens, comme Hamon ou Valls, évoquent en cette période de campagne électorale la mise en place d’un revenu universel, mais ils se gardent de lui donner un contenu concret. Ils voudraient seulement s’en servir pour sauver leur image de gauche auprès des travailleurs écœurés par la politique de Hollande et du PS depuis 2012.

Garantir à chaque membre de la société un revenu de base, cela semble relever d’un projet généreux, humaniste, voire en rupture avec la logique de l’économie capitaliste. C’est d’ailleurs dans cet esprit que certains le proposent. Mais cette revendication, si elle ne s’accompagne pas de la volonté de mettre fin au pouvoir de la bourgeoisie sur l’économie et la société, ne peut que servir à masquer des pièges pour les travailleurs et les classes populaires.

Partager