Leur société

Présidentielle : Valls pour l’unité… derrière lui

À Tours, samedi 22 octobre, à l’occasion de l’Université de l’engagement du Parti socialiste, Valls s’est présenté comme le rassembleur de la gauche et comme le meilleur candidat face à la droite… si Hollande ne se présentait finalement pas.

Cette hypothèse devient en effet crédible, après les turbulences suscitées par la publication du livre basé sur les confidences de Hollande, Un président ne devrait pas dire ça. Craignant une débâcle électorale et soucieux de préserver leurs postes, certains socialistes n’hésitent d’ailleurs pas à dire ouvertement qu’ils ne souhaitent pas sa candidature. Tout en affichant sa loyauté au président, Valls se positionne donc dans la course à l’investiture face à tous les autres candidats déclarés ou non à la primaire.

Son discours à Tours a été jalonné de formules censées faire plaisir aux candidats estampillés les plus à gauche de la primaire socialiste. Le même Valls, qui avait envoyé sa police et ses gendarmes mobiles contre ceux qui s’étaient opposés à la loi travail, a redécouvert que « l’histoire de la gauche se confond avec celle du mouvement syndical ». Alors que son gouvernement n’a cessé de refouler les migrants, les condamnant à vivre dans des conditions inhumaines dans des camps ou dans la rue, Valls a eu le culot de déclarer : « C’est l’honneur de la France d’accueillir ceux qui fuient la guerre et les persécutions. »

Mais les autres concurrents à la primaire du PS ne font pas preuve de moins d’hypocrisie. D’une certaine façon, Valls ne s’est pas gêné de le souligner en s’adressant à eux pour leur demander : « Arnaud (Montebourg), Emmanuel (Macron), Benoît (Hamon), Aurélie (Filipetti), qu’est-ce qui nous sépare ? Et de poursuivre : « Bien sûr, je connais nos débats et nos désaccords, et il faut les assumer. Mais qu’est-ce qui nous rapproche d’abord ? D’avoir gouverné ensemble. »

En effet, tous ces candidats à la primaire qui cherchent aujourd’hui à prendre leurs distances avec l’action gouvernementale ont été ministres, à un moment ou à un autre, durant le quinquennat de Hollande. Ainsi, quel que soit le nom du vainqueur de la primaire du PS, Hollande, Valls ou l’un de ses concurrents, son programme politique est connu d’avance : la défense des intérêts de la bourgeoisie, dans la continuité des gouvernements socialistes depuis 2012.

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