Mali : Écoles hors de prix19/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2516.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mali : Écoles hors de prix

« Dans les textes de loi, l’école est obligatoire et gratuite, mais dans la réalité c’est tout autre chose. Les travailleurs sont obligés de s’endetter auprès des commerçants pour que leurs enfants puissent aller à l’école car ils ne peuvent pas compter sur les aides de l’État…. Les enfants des pauvres partent souvent à l’école le ventre vide et ne mangent qu’à leur retour à la maison. Ils sont contraints de se débrouiller comme ils peuvent pour obtenir quelques pièces en cirant les chaussures des passants ou en transportant des paniers dans les marchés.

Dans ces conditions, la scolarité des enfants des pauvres est vouée à l’échec, d’autant plus que, même quand les parents se serrent la ceinture pour assurer un minimum d’éducation à leurs enfants, l’État est complètement défaillant pour assurer le bon fonctionnement de l’école publique. Les salles de classe sont surchargées, les enseignants manquent de matériel pédagogique, ils sont mal payés, mal logés, et parfois ne perçoivent leur maigre salaire qu’avec beaucoup de retard. Ils se battent pour enseigner dans de meilleures conditions, mais ils n’obtiennent que des réponses méprisantes de la part des dirigeants au pouvoir. Et quand ils se mettent en grève, le gouvernement les accuse de saboter l’année scolaire en les opposant aux parents d’élèves.

Mais les saboteurs de l’enseignement public, ce sont en premier lieu nos propres dirigeants politiques, car ils sont là avant tout pour se remplir les poches en siphonnant les caisses de l’État. Eux et les classes possédantes, dont ils sont les serviteurs, n’envoient pas leurs enfants dans les écoles publiques. Ils ont les moyens de les envoyer dans des écoles privées de luxe, voire dans les grandes écoles des pays riches. »

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