Leur société

Gauche contre droite ? non, travailleurs contre capitalistes !

C’est peu dire que les dirigeants du Parti socialiste sont inquiets. Après avoir perdu des grandes villes, des régions et des départements dans toutes les élections depuis 2012, le PS se prépare à perdre la présidence de la République et, ce qui compte le plus pour ses notables, à perdre une grande partie de ses députés en 2017.

Gauche contre droite ? non, travailleurs contre capitalistes !

Élus en 2012 essentiellement par les voix populaires et avec l’espoir qu’ils corrigeraient un peu ce que Sarkozy avait détruit, les dirigeants socialistes ont continué la politique de la droite. Ils ont imposé comme elle, avec à peine quelques différences de vocabulaire, les mesures dictées par le grand patronat. Ils ont payé cette attitude d’une abstention massive de l’électorat de gauche, voire d’un glissement d’une partie de cet électorat vers le FN, dans toutes les élections depuis trois ans.

Pour tenter de sauver quelques meubles en 2017, et pour préparer l’avenir, le Parti socialiste ressort les seuls arguments encore à sa disposition : le rejet de l’extrême droite et les craintes que suscite le programme de la droite. La fédération socialiste de Seine-Saint-Denis a ainsi publié un tract titré « Attention la droite revient » et s’adressant explicitement à l’électorat de gauche.

On y lit par exemple que « la droite veut mettre fin aux 35 heures en laissant la liberté à chaque entreprise de fixer elle-même sa durée de travail, dans la limite maximale de 48 heures hebdomadaires ». Et d’affirmer que ce serait « travailler plus pour gagner moins ». C’est tout à fait vrai… mais c’est précisément ce qu’autorise la loi travail imposée par le gouvernement PS.

De même, le tract du PS avertit que « la droite veut protéger les plus riches au détriment des plus pauvres ». Mais qu’a donc fait d’autre ce gouvernement, durant les quatre dernières années ? La liste n’est pas encore close des mesures votées pour remplir les coffres des milliardaires avec l’argent volé aux travailleurs.

En fait, pour tout programme, il ne reste aux dirigeants socialistes que ce pauvre argument : avec les autres, ce sera pire. Eh oui, ce sera pire, parce que le grand patronat exige de pressurer toujours plus les classes populaires. Oui, ce sera pire, comme cela a été pire en passant de Sarkozy à Hollande, parce que chaque attaque prépare la suivante. Ce sera pire, même si par extraordinaire le candidat du PS était élu, car le successeur de Hollande, quel qu’il soit, continuera la politique nécessaire au grand capital. Ce sera pire, en fait, jusqu’à ce que les travailleurs reprennent l’offensive par les seuls moyens réalistes, ceux de la lutte de classe.

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