Babou – Bagnolet : les travailleurs ne cèdent pas19/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2516.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Babou – Bagnolet : les travailleurs ne cèdent pas

Mardi 18 octobre, les grévistes du magasin Babou de Bagnolet, toujours aussi déterminés, continuaient la grève entamée le 3 octobre dernier. Depuis plus de deux semaines, ils réclament le retrait du licenciement abusif d’un des leurs, la fin des sanctions, l’arrêt des changements d’horaire permanents, le versement de leur salaire à la fin du mois, l’obtention de chaussures de sécurité, le paiement des jours de grève. Ils veulent aussi faire savoir à leur gérante qu’ils ne tolèrent plus ses comportements méprisants, ses vexations, ses propos humiliants envers des travailleurs.

Dans un premier temps, la gérante a cru pouvoir résister à la force des grévistes. Elle a fait venir une partie de sa famille pour remplir les rayons et a même embauché un intérimaire. Mais, l’inspection du travail étant venue constater ces faits, les grévistes ont porté plainte pour travail dissimulé et entrave au droit de grève, faisant plier leur patronne. Elle a continué à ouvrir le magasin en changeant les horaires. Mais rien ne peut remplacer le travail de la quinzaine de grévistes. Le magasin se vide, les rayons sont en chantier.

Durant tous ces jours, les grévistes ont fait signer 2 600 pétitions de soutien. Ils ont pu s’appuyer sur la solidarité de la CGT, de bien des militants du coin et de très nombreux travailleurs qui se reconnaissent dans leurs problèmes et leurs revendications. La caisse de grève s’est remplie au fur et à mesure des jours.

Après une première réunion de négociations où la gérante a cru pouvoir arrêter la grève avec des promesses floues, orales et non signées, lundi 17 octobre elle affichait sur les portes du magasin un texte dénonçant à nouveau la grève comme illicite. Sous le faux prétexte de son acceptation de certaines revendications, elle reproche aux grévistes de poursuivre une grève de solidarité, ce que la loi interdit.

Cette nouvelle manœuvre n’a pas fait plier les travailleurs, conscients du mensonge. Le lendemain, la gérante envoyait enfin la reconnaissance signée de certaines revendications : fin des sanctions, versement des salaires le 30 du mois, chaussures de sécurité. Pour les grévistes, il s’agit d’une première victoire. Reste désormais à la faire céder sur le reste, en particulier le licenciement abusif et le paiement des jours de grève.

Les travailleurs de Babou savent qu’ils ont envoyé à leur direction un signal fort, qui comptera pour l’avenir, en montrant qu’ils ne se laissaient pas faire. Ils ont senti la force de la solidarité entre eux. Cette solidarité, ils ont décidé de la mettre en œuvre, en allant à Amiens soutenir les travailleurs condamnés pour avoir défendu leur emploi. Car, dans leur lutte, ils ont aussi mesuré que bien des lois sont du côté des patrons contre les travailleurs qui défendent leurs intérêts.

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